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Commentez ce mot de H. Poincaré : Il ne peut pas plus y avoir de science morale qu'il ne peut y avoir de morale scientifique.

Publié le 15/09/2014

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morale

Il n'en est pas autrement, quoi qu'il puisse paraître à première vue, dans les sciences de l'homme. La psychologie nous fait connaître les diverses tendances qui peuvent commander sa conduite, mais elle ne se prononce pas sur leur valeur respective. L'histoire nous conserve le sou­venir de bienfaiteurs et de libérateurs de l'humanité, mais aussi d'oppres­seurs et de tyrans. Comme l'a dit Paul VALÉRY, « l'histoire justifie ce que l'on veut. Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout et donne des exemples de tout « (1).

Sans doute, les applications de la science, les techniques, peuvent ètre d'un précieux secours pour l'amélioration, même morale, de la vie humaine : la connaissance des lois qui régissent les choses et les hommes peut permettre d'humaniser les conditions de l'existence terrestre. Mais si 

morale

« 30.2 )!OHALE a) Sans doute, la recherche scientifique exige une méthode, une cons­ tance, une loyauté qui développent chez le chercheur nombre de qualités de grande valeur humaine.

Mais la moralité ne dépend pas des seuls actes que l'on exécute; elle est conditionnée aussi par l'intention dans laquelle on agit.

Or, dans la recherche scientifique, comme dans n'importe quelle entreprise humaine, le ressort est souvent un ensemble d'intérêts matériels et égoïstes.

Si le savant accorde une valeur plus grande aux intérêts supé­ rieurs et spirituels, c'est en vertu de normes d'appréciation étrangères à la science.

S'il est moral, cc n'est pas le savoir qui l'a rendu tel.

b) La science, en effet, constate et apprend ce qui est; elle ne se prononce pas sur la valeur morale de ce qu'elle constate.

L'observation est évidente pour les sciences de la nature dont l'objet est, du point de vue moral, d'une neutralité absolue : les propriétés des corps, les mouvements des astres, les échanges vitaux du monde végétal ou animal ne sont ni bons ni mauvais; tout ce qu'on peut dire d'eux, c'est qu'ils sont tels.

Il n'en est pas autrement, quoi qu'il puisse paraître à première nie, dans les sciences de l'homme.

La psychologie nous fait connaître les diverses tendances qui peuvent commander sa conduite, mais elle ne se prononce pas sur leur valeur respective.

L'histoire nous conserve le sou­ venir de bienfaiteurs et de libérateurs de l'humanité, mais aussi d'oppres­ seurs et de tyrans.

Comme l'a dit Paul VALÉRY, «l'histoire justifie ce que l'on veut.

Elle n'enseigne rigoureusement rien, car elle contient tout et donne des exemples de tout >> (1).

c) Sans doute, les applications de la science, les techniques, peuvent ètre d'un précieux secours pour l'amélioration, même morale, de la vie humaine : la connaissance des lois qui régissent les choses et les hommes peut permettre d'humaniser les conditions de l'existence terrestre.

Mais si la technique nous fournit les moyens de parvenir aux diverses fins que nous pouvons envisager, elle ne fixe pas la fin véritable de l'homme.

C'est un instrument qui peut servir à toutes les fins et qui, moralement, ne sort pas plus que la science théorique de la neutralité absolue.

La science ne peut donc prendre une valeur morale que pour celui qui, indépendamment de la science, possède déjà une morale et s'est élevé à un certain niveau de moralité.

Por'.'icARÉ a donc bien raison d'affirmer l'impossibilité d'une science morale.

Il.

- lL IŒ PEUT PAS Y AVOIR DE ~!ORALE SCIE'.\"TIFIQUE.

A.

Ge que serait une morale 5,cientifique.

- On pourrait.d'abord entendre par morale scientifique, par analogie avec les termes de « morale familiale >> ou de ''morale profossionnelle )), les devoirs particuliers qui s'imposent au savant dans ses travaux de recherche.

Inutile de le dire, la morale scientifique ainsi comprise est aussi possible et aussi réelle que toute autre morale particulière, car il n'y a aucun domaine de son activité dans lequel l'homme ne doive tendre à réaliser le mieux possible sa nature d'homme.

Aussi bien n'est-ce pas ce qu'a voulu dire POINCARÉ, .qui avait une haute idée de la vocation de savant.

(1) Hegards sur le monde, p.

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