Commenter les réflexions suivantes de Schopenhauer, et en définir la portée : « Les animaux vivent uniquement dans le présent. L'homme vit de plus, et en même temps, dans l'avenir et le passé... Leur sort, à eux, c'est d'être entièrement sous l'impression de l'instant, et sous l'action du motif directement perçu; lui, se détermine par des concepts abstraits, indépendamment du présent. » (Le Monde comme Volonté et représentation, livre 1 paragraphe 8). ?
Publié le 10/06/2009
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Schopenhauer, contrairement à l'esprit de la philosophie traditionnelle, a nettement aperçu qu'il ne fallait pas lier la notion d'intelligence et celle de généralisation : il insiste sur la réalité d'un exercice de l'intelligence et du jugement dans le concret; et même il voudrait définir l'opposition des ternies Verstand (entendement) et Vernunft (raison) par celle du concret et de l'abstrait. Alors il n'y e plus lieu pour lui de refuser à l'animal une intelligence, et il lui suffit pour en distinguer l'intelligence humaine, de réserver à celle-ci la puissance de généralisation. L'idée à dégager et à discuter est donc celle d'une opposition entre l'intelligence concrète et l'intelligence abstraite, se traduisant dans l'opposition entre la vie dans le présent et la vie par l'idée intemporelle. Cela étant, l'intelligence a, dans les deux cas, la même base : rapport du vivant aux objets dans la perception; la thèse tend à différencier l'intelligence humaine uniquement par sa puissance d'action qu'elle tient de la prévision, mais aussi par sa puissance d'inquiétude, née des mêmes conditions : tout l'orgueil et tout le pessimisme de cette philosophie. (Introduction). — De quelque façon qu'on interprète l'homme et l'animal, il est incontestable que la portée de l'activité et de la pensée humaine dépasse infiniment celle de l'action animale : l'homme prévoit et construit; l'animal, dans l'ensemble au moins des circonstances, répond uniquement aux conditions présentes. C'est là l'opposition que souligne fortement Schopenhauer. La forme de l'action répondrait ainsi à la forme d'application de l'intelligence : « Les animaux... «. Cette idée se justifie-t-elle ? et quelle en est la portée philosophique ?
Liens utiles
- Schopenhauer, Le Monde comme volonté et représentation, Livre IV
- SCHOPENHAUER Le Monde comme Volonté et comme Représentation - Livre IV, §. 57, tr. fr. A. Burdeau
- Paul Valéry écrit dans le Préambule pour le Catalogue
- l'Etat n'est que la muselière dont le but est de rendre inoffensive cette bête carnassière, l'homme, et de faire en sorte qu'il ait l'aspect d'un herbivore. Le monde comme volonté et comme représentation Schopenhauer, Arthur. Commentez cette citation.
- La volonté est la substance intime de toute chose particulière, comme de l'ensemble; c'est elle qui se manifeste dans la force naturelle aveugle; elle se retrouve dans la conduite raisonnée de l'homme; si toutes deux diffèrent si profondément c'est en degré et non en essence. Schopenhauer, Le Monde comme volonté et comme représentation, PUF, 1996, page 114. Commentez cette citation.