Commenter et apprécier ces réflexions de Descartes : « Si l'exercice d'un art nous empêche d'en apprendre un autre, il n'en est pas ainsi dans les sciences; la connaissance d'une vérité nous aide à en découvrir une autre, bien loin de lui faire obstacle... Toutes les sciences sont tellement liées ensemble qu'il est bien plus facile de les apprendre toutes à la fois que d'en apprendre une seule en la détachant des autres. » ?
Publié le 10/06/2009
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L'idée profonde de Descartes apparaîtra, si l'on montre l'impossibilité d'une interprétation littérale qui donnerait à l'expression : « Toutes les sciences «, le sens d'une somme de connaissances portant sur tous les objets possibles. Par contraste on songera en effet à l'idée d'une solidarité de notions, donnée par la première phrase, et plus encore à celle de vues d'ensemble dégagées du rapprochement que l'on aura fait des différentes parties du savoir. La discussion sera préparée par l'opposition qui s'établit dans le texte entre les habitudes d'action et les jugements scientifiques. L'introduction soulignera donc cette opposition, et posera le problème en suivant les articulations du texte : solidarité des vérités; caractères de l'ensemble du savoir.
Plan. — L'action exige que se constituent des habitudes précises, souvent exclusives les unes des autres (on sera difficilement, à la fois, laboureur et joueur de lyre), et en tout cas ces habitudes nécessitent un long exercice, ce qui rend difficiles de nouvelles acquisitions. La spécialisation nécessaire des métiers ou « arts « est ainsi commandée par la nature des habitudes. Descartes y oppose la solidarité des notions scientifiques : « Si l'exercice d'un art... ; la connaissance d'une vérité... « Mais le savoir s'étend, indéfiniment, et cela ne rend-il pas impraticable cette idée de Descartes, que « toutes les sciences... « ? Ne faudrait-il même pas dire que la diversité des recherches exige des habitudes exclusives les unes des autres ?
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