Commenter cette phrase de M. Édouard Le Roy : « La science a besoin de la philosophie dans la mesure où elle veut parvenir à se comprendre elle-même comme ?uvre de l'esprit. »
Publié le 27/02/2008
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s'appliquent tout entiers, en ce moment-là, à tel ou tel problème spécial et
nettement délimité et s'abstiennent de soulever des problèmes plus vastes.
B) Dépassement du scientisme. ? 1°) Reste à savoir si cette attitude peut
raisonnablement être tenue de façon constante et générale. Or : a) le
positivisme lui-même a dû faire une place, bien réduite, à vrai dire, à la
philosophie comme « étude des généralités » pour remédier à l'esprit de
spécialisation de la science ; ? b) les grands savants d'ailleurs ont toujours
élargi leur horizon : tous, ou presque, ont été philosophes en même temps que
savants ; c'est donc que la science ne leur suffisait pas : pourquoi ? 2°)
L'attitude scientiste serait celle d'un « manoeuvre de la science ». Elle serait
comparable à celle d'un ouvrier qui utilise un outil ou une machine sans
chercher à en connaître le principe ni le fonctionnement. La science se sert
d'un instrument, qui est l'intelligence humaine, la pensée. Or, s'il est naturel
que l'homme se soit d'abord servi de cet instrument sans prêter attention à
l'instrument lui-même, si son esprit s'est d'abord tourné vers l'objet, vers le
monde extérieur qui, du point de vue pratique, l'intéresse surtout, ne doit-il
pas arriver un moment où le point de vue du sujet succède au point de vue de
l'objet, où l'esprit, au lieu de se tourner exclusivement vers le dehors, se
retourne vers lui-même et s'efforce de prendre conscience de ses propres
démarches et des problèmes qu'elles soulèvent (sur la loi de la prise de
conscience)? Cette attitude « réflexive » est précisément celle de la
philosophie.
II.
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