Commentaire Texte Bergson L'évolution créatrice, l'élan vital et la conscience
Publié le 22/05/2022
Extrait du document
«
Le matérialisme est un courant philosophique né durant l’Antiquité et dont le nom est apparu
au 18ème siècle.
Il estime que toute chose est exclusivement matérielle.
Ainsi rejette-t-il
l’existence de concepts tels que l’âme ou Dieu, et en résumé-y-il d’autres à de simples
conséquences de mécanismes matériels : la pensée, les émotions, la conscience…
Le philosophe français Henri Bergson (1859-1941) s’oppose à ce courant de pensée via,
notamment, L’Évolution créatrice (1907).
Cet ouvrage philosophique propose le concept d’ «
élan vital » pour expliquer, à l’inverse du matérialisme, l’imprévisibilité de la vie.
Bergson
tient là des propos novateurs, lesquels permettent d’imaginer une nouvelle origine à des
notions telles que la conscience ou l’intelligence, qui ne seraient donc plus définies par des
automatismes matériels.
La conscience vient du latin cum scientia signifiant « avec savoir ».
Mais de quel genre de
savoir parle-t-on ? On peut reconnaître une conscience de notre environnement extérieur et
une de nous-même, de notre propre intériorité : une conscience immédiate et une
conscience réfléchie.
En tant qu’être humain, nous sommes conscient du monde et de notre
propre existence.
Il s’agit donc d’une forme de connaissance qui nous permet de réfléchir et
d’agir sur le monde extérieur, là où la conscience animale est prédominée par l’instinct.
Après avoir remarqué cette différence, on peut s’interroger sur son origine : pourquoi
sommes-nous dotés de différents types de connaissance, comment s’articulent-ils entre eux
?
Nous essayerons en premier lieu d’affiner notre compréhension de la notion de conscience,
via le regard de Bergson; puis nous verrons en quoi cette notion permet de différencier
l’instinct de l’intelligence.
L’auteur s’attache en premier à donner un aperçu du champ d’action de la conscience.
Il la
relie à cet espace intérieur où l’on délibère, s’exposant à soi-même différentes idées,
pouvant potentiellement aboutir à une action.
Cette « zone d’actions possibles » sera
ensuite qualifiée de zone d’ « activité virtuelle » : ici la virtualité désigne l’immaterialité de
l’activité, à l’inverse de l’action qui elle est physique et qui est qualifiée plus loin d’ « activité
réelle ».
C’est donc dans cette virtualité que se situe la conscience, où elle est même
qualifiée de « lumière immanente » : la lumière, symbole de connaissance, est ici l’élément
principal éclairant en notre esprit les différentes options se présentant à nous.
La
conscience, parce qu’elle révèle ces différentes possibilités d’actions, nous met face à un
choix; et plus elle éclaire de chemins, sans que l’on y soit encore engagé physiquement,
plus elle est intense.
À l’inverse, nous pourrions nous demander à quoi ressemble notre esprit lorsque la
conscience y est absente, ceci encore à fin de mieux la comprendre et la définir.
Nous avons
vu que la puissance de la conscience est liée à l’étendue du choix qu’elle propose : on peut
constater qu’elle diminue également quand ce choix est plus faible, voire absent.
Un choix
réduit à une option n’est plus un choix puisqu’il n’induit plus d’hésitation : il s’agit d’un
automatisme, où un mouvement entraîne forcément le suivant, tels deux engrenages
parfaitement emboîtés, d’une manière qui pourrait ainsi être prédite avec un peu d’étude
puisqu’un individu mis à plusieurs reprises dans la même situation reproduirait les mêmes
actes.
La conscience est donc absente de l’automatisme : on peut d’ailleurs penser à autre
chose que ce que l’on effectue physiquement, lorsque l’on accomplit des tâche répétitives,
car nous ne sommes pas occupés par une délibération intérieure.
Cet état inconscient est tout de même un état de connaissance puisqu’il nous permet
d’avancer, étape par étape, dans un schéma certes établi d’avance mais nous permettant.
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