Commentaire sur le temps, avec Saint-Augustin.

Nous sommes en présence d'un extrait des Confessions, ouvrage autobiographique, écrit par Saint-Augustin en 400. Les Confessions sont élaborées en différents chapitres qui marquent la procession du raisonnement du philosophe sur une série de points existentiels et plus précisément, sur l'accomplissement d'un but ultime: la quête de Dieu. Mais cette quête est semée de nombreuses embûches que le philosophe propose d'écarter sous ses études, dont la Création et le temps qui suit le chapitre de la Quête de Dieu (chapitre X). Dans ce chapitre, saint-Augustin traite de la condition humaine à travers la temporalité, ce qui se trouve comme étant un problème sensible à la poursuite de l'étude: qu'est-ce que le temps? «Si personne ne me pose la question, je le sais, si quelqu'un pose la question et que je veuille l'expliquer, je ne sais plus« dit-il, en ce début de chapitre. L'extrait présent, qui traite de l'existence et du temps, témoigne également de ce questionnement, avec plus de précisions: Le temps, qu'elle est-il, et existe-il vraiment? La conception du temps que nous possédons est-elle en droit réelle, et ce tient-elle comme un phénomène évident, comment est-il possible de le mesurer? C'est ce à quoi l'auteur répond qu'il n'existe pas de «temps« comme il est communément employé, mais qu'on saisit la mesure du temps uniquement lorsqu'on éprouve le moment où il s'écoule. En effet, lorsque le philosophe dit qu'il ignore subitement le temps après qu'on lui ait posé la question, c'est qu'il ne peut signifier véritablement une définition du temps à travers des mots qui ne créent pas la sensation du temps qui s'écoule: le temps se subit et se sait lorsqu'on l'a vécu, et la trinité du «passé, présent,futur« est une erreur grammaticale trop empiriste qui se veut plus sensationnelle, et existentielle dans les écrits de Saint-Augustin. Saint-Augustin propose ainsi une conception du temps originale, différente de l'ordre commun dans cet extrait: l'avenir n'existe pas, au même titre que le passé ou le présent car notre conception n'est pas celle que nous éprouvons, il prend ainsi l'exemple d'une mélodie qu'on se ressasse pour exposer une toute nouvelle conception du temps avec un schéma temporel bien précis, et enfin, rattacher cette conception nouvelle de la temporalité à celle de la condition humaine: la vie de l'homme n'est pas un tout qui est morcelé par l'erreur d'un «passé, présent, futur« mais une extension du temps qui ne se finit pas et se produit à travers des générations avenir. C'est ainsi ce que nous expliciterons à travers deux grands axes d'études: en premier lieu, une conception commune erronée que Saint-Augustin remet en cause à travers un long questionnement, puis, une réponse imagée d'une nouvelle conception temporelle à travers l'exemple de la mélodie qui se veut être une comparaison poétique et splendide à la condition humaine et à l'existence de l'Homme: l'Homme est et demeure à travers le temps. Dans cette premi...