Commentaire Rousseau, Julie et la nouvelle Héloise, lettre VIII
Publié le 21/05/2015
Extrait du document
«
surprenante, car l'Homme recherchant le bonheur, on s'interroge sur ce désir qui surpasserait le bonheur.
Selon Rousseau, l'attente d'un bonheur futur permet de se passer d'un bonheur présent.
Nous voyons en effet
que cette attente permet de se passer d'un bonheur présent car elle provoque de « l'espoir » et « le charme de
l'illusion » (L2).
Or ce sont deux sentiments positifs.
L'espoir procure un plaisir présent car nous supposons
qu'un bonheur est à venir et nous jouissons donc en avance d'un bonheur hypothétique.
L'illusion est un
mensonge, une image fausse que nous pouvons nous faire et cette illusion peut charmer.
Nous sommes en
effet attirés par ce qui est beau et plaisant même si ce n'est pas une réalité.
Le désir se suffit ainsi à lui-même
grâce à l'espoir et au charme de l'illusion, si bien que le bonheur n'est plus nécessaire, nous n'avons besoin de
rien d'autre que cela.
« L'inquiétude qu'il donne est une sorte de jouissance »(L3) qui peut être apparenté au
bonheur et qui « supplée à la réalité, qui vaut mieux peut-être »(L4): la réalité est donc imparfaite puisque une
illusion lui est préférée.
Rousseau considère ainsi que ces sentiments sont si
positifs qu'ils peuvent remplacer la réalité.
Comme ce sont des sentiments procurés par l'attente d'un bonheur
incertain, nous ressentons une inquiétude, nous ne pouvons être persuadés que ces désirs vont être
accomplis.
Cette incertitude apporte un enjeu important au désir, nous ne pouvons être certains de la finalité de
notre attente, cela y apporte une jouissance qui surpasse le bonheur.
Ainsi, Rousseau introduit dès le début
l'idée, qu'il développera dans le second paragraphe, que cette « jouissance » (L3) que nous apportent l'espoir et
le charme de l'illusion vaut mieux que la réalité elle-même.
Après avoir affirmé que le désir, puisque nous sommes dominés par un espoir et une illusion, est un état
qui apporte un bonheur qui permet de remplacer le bonheur que nous procure la réalité, il prend un exemple
inverse pour appuyer son argumentation et montre le malheur que provoquent l'absence de désir et le décalage
entre imagination et réalité.
Dans un second temps, Rousseau montre le rôle de l'imagination dans le bonheur apporté par le désir, et la
sévère désillusion apporté par la satisfaction de ce désir.
La phrase « Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! » (L4) est une formule provocatrice et paradoxale.
Elle.
»
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