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Commentaire d’un extrait du chapitre II de la rhétorique d’Aristote

Publié le 15/09/2011

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aristote

Aristote ajoute comme une sorte de paradoxe, et non de contradiction : « pourtant ces questions diffèrent en espèces « ligne 10 – 11.C’est donc cette phrase qui va lui permettre de glisser de la source lieux communs à celle des prémisses spécifiques. Ces questions diffèrent en espèces, et cette distinction ontologique ne retire rien au fait que de toutes ces espèces l’on peut tirer des syllogismes issus des lieux. 

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« on y voir l’ombre d’Aristote ? « Prémisses qui relèvent de chaque espèce de chaque genre» ; dans l’édition de référence, il est fait mention queles catégories d’espèces et de genres sont mouvantes .Ceci n’enlève rien au fait qu’il décrit un nouvelembranchement dans son schéma : les prémisses des syllogismes, des enthymèmes ne se trouvent plus seulementdans les lieux communs mais au sein de chaque espèce.

Pour illustrer cette assertion il va opposer la physique etl’éthique en affirmant que des raisonnements déductifs trouvant leurs prémices dans l un n’apporteront rien à l’autre.Afin de mieux saisir ce qu’il entend par là, on peut penser que les prémisses physiques telles que : si l’on sait qu’uncorps plongé dans un liquide déplace un certain volume d’eau et que ce volume d’eau est égal au poids du liquidedéplacé, qui est lui-même égal à la poussée d’ d’Archimède on aura la définition de la poussée d’Archimède.

SuivantAristote, il est légitime de se demander qu’est-ce que ce syllogisme peut apporter à une question d’ordre éthique ?On constate donc qu’Aristote procède ici à une véritable compartimentation des modes de connaissance enprécisant : « Et il en va de même dans tous les domaines ».En toute logique, il va maintenant tirer les conséquencesde ce travail de classement. Méthodiquement, il va maintenant remonter à son point de départ : les lieux communs.

Et ce en signifiant que : «quant aux propositions tirées des les lieux communs, elles ne rendront spécialiste dans aucun genre de réalité, carelles ne portent sur aucun objet en particulier» (ligne 20 – 24).

Qui peut le plus, peut le moins… Ce lieu commun estnaturellement vrai, mais ce n’est pas cela qui est en cause ici.

La vraie question est, est-ce que cette assertionnous rend plus performant en physique ou en politique ? Aristote tranche par la négative.

Le bon sens le suit sur cechemin, en effet cette prémisse issue d’un lieu ne peut elle seule, même en mettant en œuvre tous les syllogismeset enthymèmes du monde développer une théorie scientifique.

Notons par ailleurs que l’homme de Stagire n’exclutpas qu’elle puisse être mises à contribution dans la genèse d’une théorie scientifique, mais elles ne peuvent, enaucun cas, suffire à cette genèse. C’est précisément ce qui distingue les lieux communs des prémisses spécifiques : les prémisses spécifiques, lorsquel’on raisonne sur ces dernières, on peut établir des théories scientifiques.

Bien plus, elles peuvent même (si ellessont bien choisies) être constitutives d’une science.

Elles ont, en elles-mêmes les germes essentiels (au sensoriginel du mot) d’une science.

C’est pourquoi il peut dire (ligne 23 – 25) : « pour ce qui est des propositionsspécifiques, meilleur sera le choix des prémisses, plus l’on constituera sans qu’il y paraisse une science (…).

Il y aaussi dans cette phrase l’idée que, toujours dans le cas d’une espèce, la constitution d’une science dépend del’exactitude des prémisses.

La suite de la phrase rappelle que nous sommes littéralement en train de fabriquer uneontologie de la connaissance : ligne 24 - 25(…) Une science autre que la dialectique où la rhétorique, car si l’ontombe sur des principes, (…).

Rappelons que, comme Aristote l’a montré plus haut, la dialectique comme larhétorique peuvent s’appuyer tant sur des lieux communs que sur des prémisses qui leur sont spécifiques.

Et c’estprécisément en cela que la science se distingue fondamentalement d’elles ; en effet, le propre de la science est dene chercher ses prémices qu’en elle-même.

Si les prémisses sont assez exactes pour pouvoir ériger en science desraisonnements déductifs et inductifs issus de celle-ci, alors il s’agit de principes : ligne 25 – 29 (…) « Si l’on tombesur des principes, plus dialectique ou de rhétorique qui tienne, il s’agira désormais de science dont on détient lesprincipes ».

Précisons que lorsqu’il parle de détenir les principes, il entend détenir les points de départ ; aujourd’hui,on dirait détenir tous les principes de la science, au sens de rouages.

Ici, ce n’est nullement le cas.

Seules les basesde la science sont posées avec ces principes… En définitive, il est important de recadrer la réflexion qui nous a occupé lors de cette étude dans l’entreprise plusglobale de la Rhétorique.

En effet, si Aristote se propose à faire ontologie de la connaissance, c’est à dessein :proposer aux dialecticiens et aux rhêteurs un matériel de pré- réflexion dans l’optique de rendre le discours plusefficient.

Plus précisément, dans cet extrait, Il va donc dans la suite de l’œuvre intégrer cette classification ce qu’il réalise en les deux chapitres suivants : lepremier sera ordonné à présenter des relations et leurs aspects aptes à procurer le principe d’enthymèmesvéritables, l’autre sera réservé à leurs aspects dont procèdent les enthymèmes apparents.. »

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