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Commentaire du 29e aphorisme du Gai Savoir (Nietzsche)

Publié le 28/03/2022

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nietzsche

« John Doe Suppléments de mensonge Commentaire du 29ème aphorisme du Gai Savoir de Friedrich Nietzsche Difficile aujourd’hui de présenter Nietzsche sans tomber dans le poncif creux ou le lieu commun insipide.

Et pour cause, son spectre philosophique a, avec ceux de Marx et d’Hegel, plané sur toute la pensée du XXe siècle et inspiré tant les essayistes que les idéologues de tous bords.

A tel point qu’à l’instar d’un Marx il semble aujourd'hui que la figure de Nietzsche relève bien plus du mythe (pris dans son sens barthésien) que du philosophe, et que comme son compatriote matérialiste il échappe difficilement à une admiration béate de la part de ses partisans et à un rejet virulent de la part de ses détracteurs, devenant alors un monstre sacré monolithique qu’on approche plus que via des termes grandiloquents.

Et c’est ainsi qu’on dit qu’il est le “fossoyeur de la morale”, qu’il “pense à coups de marteau” ou qu’il est le “prophète de la décadence”, et que le temps et les représentations communes auront fini par faire de celui qui disait que “Dieu est mort”, une créature paradoxalement sacrée1 . Nous nous bornerons donc ici à des contingences et rappellerons simplement qu’on segmente traditionnellement sa vie de philosophe en trois périodes.

Tout d’abord celle pendant laquelle il enseigne la philologie à l’université de Bâle, entre 1869 (il est alors âgé de 24 ans) et 1879, pendant laquelle il publie par exemple “la Naissance de la tragédie" et “humain, trop humain”. Par la suite son “errance” entre la France, la Suisse et surtout l’Italie, période féconde pour lui bien que très inégale sur le plan de la santé qui lui inspirera “le Gai Savoir”, paru en 1882 puis pendant laquelle il s'attelle à l’écriture de son Zarathoustra qu’il pense comme son chefd’oeuvre.

Enfin dès 1889 son état se dégrade et il finit sa vie à Weimar sous la garde de sa soeur, il parvient encore à travailler avec difficulté et écrit alors “l’Antéchrist” et “La volonté de Puissance” qui, inachevé, sera publié à titre posthume comme son autobiographie “Ecce Homo”, il s’éteint finalement en 1900. C’est dans “le Gai Savoir” que se situe l’aphorisme que nous allons étudier ici, remarquable tant par sa concision que par son efficacité synthétique.

L'œuvre est globalement assez peu ordonnée, c’est finalement une longue succession d’aphorismes n'étant pas nécessairement liés les uns aux autres.

Il est par ailleurs intéressant de noter que le titre dérive de l’occitan Gai Saber qui désignait alors l’art (au sens médiéval : la méthode) de la composition poétique.

Or Nietzsche est lors de la rédaction de la plupart des ces aphorismes, dans une vie de nomade entre la Suisse méridionale et l’Italie, alors libéré de sa chaire à l’université de Bâle et vivant son histoire d’amour avec Lou Andreas-Salomé, sa situation fait bien plus penser à celle d’un poète itinérant que celle d’un philosophe académique comme pouvait par exemple l’être Kant, 1 “Friedrich Nietzsche superstar”, par Albert GAUVIN, 15 Juin 2013 - http://www.pileface.com/sollers/spip.php?article1390. »

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