Commentaire de Texte - Locke, II, 27, paragraphe 20
Publié le 31/10/2012
Extrait du document
«
pense, en fait, qu'on est plusieurs personnes puisque la Loi le précise : en effet on ne
punit pas un fou pour les actes accomplis « par l'Homme » alors que c'est le même
homme au sens physique qui a commis ces actes, mais la Loi fait la distinction et
s'applique à des personnes distinctes.
Ce n'est plus la même personne alors que c'est le
même homme.
Dans les paroles aussi et le langage, il n'est pas rare de dire qu'il peut être
« hors de lui » ou qu'il « n'est pas lui-même » : Il faut donc comprendre que le même
homme peut être habité par deux personnes différentes .
Un homme peut très bien rester
le même d’un point de vue physique et psychologique sans être la même personne.
Des
pertes, des absences de conscience, des crises d’amnésie (intermittences de la
conscience) peuvent diviser ou fragmenter sa personnalité.
Être une personne, c’est être conscient de ces actes et de ses pensées, c’est les
considérer comme siens, c’est se les attribuer.
Pour avoir à rendre des comptes, pour être
tenu pour responsable de ses actes, il faut bien qu’il y ait déjà en soi, dans la conscience
de soi, qui procède dans le présent à l’appropriation et l’attribution des actes, un rapport
de l’acte à l’agent, abstraction faite de sa valeur morale et des conséquences qui peuvent
en découler, y compris les sanctions.
De même, l’identité d’une personne est de savoir si elle est la même malgré les
changements qu’elle subit.
En termes plus simples, pour Locke, le problème de l’identité d’une chose revient toujours
à se demander si cette chose est la même en des temps différents.
Cette thèse de Locke a un inconvénient : réduire l’identité personnelle à la conscience et
par suite à la mémoire n’est pas aussi évident dans la mesure où en l’absence de celle-ci,
c'est-à-dire avec l’oubli, la personne n’est plus la même, et que cette conscience est elle-
même intermittente et ne peut garantir la permanence de la personne.
L'auteur donne la
confirmation en disant que c'est sur cet identité personnelle qu'est fondé le droit et la
justice des peines et des récompenses.
Conclusion : La conscience joue un rôle primordiale dans la constitution de notre
subjectivité, d'une part, parce qu'elle permet au sujet de se connaître ; d'autre part, parce
qu'elle est le principe sur lequel repose, son identité personnelle.
Une personne selon
Locke : « c'est un être pensant et intelligent […] qui peut se considérer soi même comme
une même chose pensante en différents temps et lieu..
»
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