Commentaire de texte : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme de Max Weber
Publié le 20/04/2022
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Commentaire classique : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Max Weber
L’expression “le temps, c’est de l’argent” est un dicton que l’on doit à Benjamin Franklin.
Cela signifie que lorsque le temps est bien investi et bien employé, il est une source de profit.
A
contrario, tout le temps qui est gaspillé est un manque à gagner.
En ce sens, le dicton exprime
également le coût monétaire de la paresse et du simple loisir.
D’ailleurs, on utilise parfois l’expression
“passe-temps” pour désigner ce qui est l’ordre du divertissement.
L’adage de Benjamin Franklin se
présente comme un conseil et a même vocation à être une mentalité, càd un principe d’action qui
stipule qu’il faut travailler dur et sans relâche pour générer toujours plus d’argent.
Cet état d’esprit, on
le retrouve notamment dans la conception capitaliste du travail.
En effet, le profit comme fin en soi est
un des fondements du capitalisme : l’argent gagné n’est pas consommé, il est toujours réinvesti pour
créer davantage de profit et accroître le capital, presque à l’infini on pourrait dire.
Pourtant,
traditionnellement, le travail est conçu comme une activité, certes nécessaire, mais surtout
douloureuse, à laquelle il faut par conséquent préférer le loisir.
Dès lors, d’où vient cette mentalité,
presque contre-intuitive, qui fait du travail une fin en soi ? Autrement dit, qu’est ce qui est à l’origine
de l’état d’esprit capitaliste ?
Dans le texte extrait de L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, Max Weber propose
une réponse à cette question généalogique.
Selon lui, c’est dans la conception protestante du travail
que naît cette conduite étrange et inédite de la recherche du profit le plus élevé possible, non pas pour
jouir des douceurs de l’existence, mais pour la satisfaction de produire toujours plus.
En d’autres
termes, le capitalisme moderne tire sa source d’un état d’esprit religieux.
Plus précisément, le dogme
calviniste de la prédestination a notamment exercé des effets psychologiques sur les fidèles.
Selon
Jean Calvin, Dieu a de toute éternité destiné certains hommes au salut et condamné les autres à l'enfer.
Dans cette situation préétablis, le croyant cherchera alors dans son activité professionnelle les signes
de sa confirmation, càd que la réussite professionnelle lui semblera être le témoignage de son statut
d'élu et de son accès futur au paradis.
En effet, seuls les élus peuvent avoir du succès dans le métier
que Dieu leur a donné pour sa plus grande gloire.
Les protestants vont ainsi transformer leur vie en
une recherche méthodique du profit dans le cadre de leur profession, et bien entendu, il est hors de
question de transformer les richesses ainsi produites en luxe ou de s’en servir pour satisfaire les désirs
de la chair.
C'est donc dans cette conception ascétique et religieuse du travail, fondée à la fois sur la
gloire de Dieu et sur l’incertitude de la grâce, que le capitalisme trouvera selon Weber l'impulsion
fondamentale à son essor.
(Lecture du texte)
Le texte, on le voit, possède de nombreux crochets ce qui signale des coupure du texte initial
et rend de ce fait plus difficile l’identification du plan de l’auteur, toutefois, tel que le texte est
présenté, il semble procéder en deux moments successifs.
Du début du texte à “Et ce métier ne
constitue pas (...) un destin auquel on doit se soumettre et se résigner, mais un commandement que
Dieu a fait à l’individu de travailler à la gloire divine” (l.14-16).
Dans ce premier temps, Weber
présente la conception protestante du travail comme étant le but même de la vie et révèle les
justifications religieuses qui sous tendent cette conception.
Si le protestant passe son temps à
travailler, c’est pour honorer Dieu et chercher une confirmation de son salut.
Mais l’argumentation de
Weber ne se limite pas à une exposition de fait, car dans un second temps, il révèle les liens qui
unissent cette conception protestante du travail avec la recherche du profit, et par conséquent, avec la
naissance de l’esprit capitaliste.
De la ligne 17 “Partant, le bon chrétien doit répondre à cet appel” à la
fin du texte : il y développe l’idée selon laquelle la mentalité ascétique du protestantisme a incité les
fidèles à rechercher le profit pour le réinvestir encore et toujours sans jamais en profiter, et c’est cette
dynamique qu’on retrouve dans le capitalisme moderne..
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