Commentaire de texte, L'avenir d'une illusion Freud
Publié le 05/01/2011
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ans cet extrait de L’avenir d’une illusion de Sigmund Freud qui traite de l’origine de la religion, l’auteur nous expose sa thèse selon laquelle, les idées religieuses, ne proviennent pas de l’expérience, elles « sont des illusions, la réalisation des désirs les plus anciens, les plus forts, les plus pressants de l’humanité «. Après avoir énoncé sa thèse, Freud la développe en exposant successivement l’origine, le développement et l’effet psychologique de ces dernières. L’écrivain affirme que les idées religieuses ne sont que des illusions qui permettent à l’être humain de satisfaire ses désirs. Tout l’enjeu de ce texte est de supprimer le présupposé qui suppose que la religion est vraie, totalement légitime et qu’elle pourrait apporter à l’homme un épanouissement total. Dans les trois moments que composent ce texte, Freud s’intéresse dans un premier temps aux causes et aux circonstances qui pourraient expliquer la force de la Religion.
«
vie d'éternité « où tous les désirs se réaliseront ».
La « Providence divine » lave l'homme du péché et lui donne l'espérance dupardon.
En ce sens il est sécurisé, c'est là que l'homme retrouve sa quiétude.
La religion est donc une illusion, elle fait croire àl'homme des choses qui n'existent guère.
A la fin de ce second moment, il expose trois énigmes, concernant « la genèse del'univers », la sexualité, c'est-à-dire, « le rapport entre le corporel et le spirituel » ou encore des questions morales et prétendqu'elles trouvent leur réponse dans les dogmes religieux.
En effet, les idées religieuses permettent de répondre à chacune dequestions que l'homme se pose.
Ainsi l'homme ne constituera plus un mystère.
La religion prétend que l'homme a été crée parDieu d'une certaine façon, la religion agit comme la science en satisfaisant l'intelligence du sujet.
Enfin, le « complexe paternel », lecomplexe d'¼dipe est ici, comblé par la Religion.
La haine que l'enfant a pu ressentir envers son père, se trouve effacé puisqueDieu est un prolongement du père.
Dieu étant supérieur au père, le désir de vengeance est annihilé par la juste nature de Dieu, «et c'est un formidable allègement pour l'âme individuelle » que de voir les pêchés pardonnés.
De fait, la religion est comparable àla névrose, comme le dira Freud plus tard dans la suite de l'avenir d'une illusion, «la religion est la névrose obsessionnelleuniverselle de l'humanité» Ainsi, il est impossible de considérer la religion comme étant un remède face à nos souffrances.
Lareligion ne fait que nous bercer d'illusions et elle est incapable d'affirmer la vérité, tout n'est que tromperie dans le systèmereligieux.
L'homme croit fermement en quelque chose qui se ment à lui-même.
Finalement, ne faudrait-il pas considérer la religioncomme une erreur ? La fin du texte revient à faire la distinction entre une erreur et une illusion.
Cette distinction est capitalepuisque souvent, on croit que l'illusion et l'erreur sont semblables, elles caractérisent toutes les deux un jugement faux.
L'auteurnous fait remarquer que « Une illusion n'est pas la même chose qu'une erreur, une illusion n'est pas non plus nécessairement uneerreur ».
L'illusion proviendrait d'une croyance, car elle s'attache obstinément à croire la « non-vérité », elle affirme fermement lefaux comme si c'était vrai.
Il est évident qu'il est difficile de discerner les deux, car l'erreur aussi prend ce qui est faux pour vrai.La seule différence entre les deux c'est que l'erreur disparait une fois que l'on l'a comprise, de part notre raison.
A l'opposél'illusion demeure toujours, c'est ici le cas de l'homme face à sa croyance qui est pris au piège de l'illusion produite par la religion.C'est pourquoi nous ne pouvons affirmer que la religion est une erreur.
Freud nous donne ensuite l'exemple de ChristopheColomb et d'Aristote.
Les médecins qui croyaient que le tabès était la conséquence d'actes sexuels n'avaient pas suffisamment depreuves pour s'apercevoir que leur raisonnement n'était pas fondé.
De fait, l'erreur, c'est se tromper mais en ayant voulu affirmerla vérité.
Ainsi, En revanche, Christophe Colomb était dans l'illusion lorsqu'il pensait découvrir une nouvelle route maritime desIndes.
En effet, il n'écoutait guère son jugement mais voulait que son désir soit vrai quelque soit les faits qui se présentaient devantlui.
Il se trouvait donc dans l'illusion.
Ainsi, l'illusion résulte d'un désir et non d'un raisonnement comme l'erreur.
Pour conclure,Freud s'attache à résoudre la question de la religion et montre tout au long de son texte que le besoin que l'homme a de croirenaît dès l'enfance.
Enfant, les désirs sont réalisés par le père, l'incarnation vivante de la protection.
Puis, devenu adulte, l'hommeperd ce repère et se trouve seul face à ce monde regorgeant de dangers et producteur d'angoisse.
Fuyant cette responsabilité quede s'assumer seul, il se plonge dans la religion et va se réfugier dans l'illusion qu'elle incarne.
La religion cherche donc simplementà assouvir les désirs de l'homme les plus lointains soient-ils.
Ainsi, les arguments délivrés par Freud nous permettent de nousinterroger sur les fondements de cette religion et sur sa légitimité.
L'homme cherche du plaisir dans la satisfaction de ses désirs,l'illusion que crée cette religion nous en donne, c'est ce pourquoi la religion continue d'exister quoi qu'il advienne.
Freud, nousamène ici chacun à réfléchir sur le rapport qu'il entretient avec la religion.
Ne faudrait-il pas abandonner la religion pour découvrirla vérité, et connaitre un véritable bonheur ?.
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