commentaire de texte Horloge Wiliiam James
Publié le 06/12/2023
Extrait du document
«
Un jour, en vacances chez mon grand-père, je vis au loin un
ouvrage complexe nommé prétendument moulin à vent.
Je lui
demandais à quoi servait ce mécanisme et comment il fonctionnait.
Après nous en être approchés, quelle ne fut ma surprise quand il
répondit à toutes mes questions avec rapidité et facilité.
Il
m’expliqua et me montra la fonction du moulin (moudre le blé), le
rôle des différents éléments, leur construction, leurs matériaux et
pourquoi tel choix de bois ou d’acier ; tout ceci me permettant de
comprendre le principe de chaque composant de ce moulin à vent.
Cette vérité était donc expliquée, vérifiée et prouvée sous mes
yeux.
Mais faut-il remettre en question ce qu’on considère comme
vrai ?
Doit-on ne considérer comme vérité uniquement ce que l’on a
vérifié ou alors accepter comme vraies certaines croyances ? Ne
pas vérifier c’est prendre le risque de se tromper, d’être trompé
alors
que
vérifier
systématiquement
c’est
s’exposer
à
l’immobilisme.
William JAMES, dans cet extrait de « Le Pragmatisme », semble se
poser le même problème.
Faut-il rejeter les croyances qui ne sont
pas vérifiées par la perception directe ? Il est en effet difficile de se
dire que nous devrions rejeter toutes les croyances que nous ne
pouvons pas prouver de manière directe.
Le réel enjeu est de se
dire que si nous rejetons tout ce que nous ne pouvons pas prouver
de manière directe alors, par nos propres moyens, nous devrions
prouver la véracité de tout ce qui nous entoure, de tout ce qu’on
nous dit.
Cette vérification constante conduirait possiblement à
l’arrêt total de la progression et des avancées technologiques.
En
revanche si l’on accepte de s’abstenir de la vérification directe,
comment pouvons-nous être certain de la véracité des informations
qui nous sont données ? La croyance que nous avons dans une
information tient à la confiance que nous avons dans la personne
qui nous l’a dit.
En partant du principe que nous arrivions à vérifier
les croyances, cela permettrait de faire disparaitre du monde le
faux et le mensonge.
Dans une première partie, de « Prenons » à
« qu’indirecte », William JAMES explique le principe de vérité selon
lui et réfute la thèse adverse.
Ensuite, de « Que le témoignage » à
« cette Leçon », il appuie sa vision sur des exemples concrets.
Enfin, de « Dire que » à « l’état naissant », il conclut sa théorie sur
la notion de vérité vérifiée ou vérifiable.
Dans cet extrait du « Pragmatisme », William JAMES prend un
objet du quotidien, une horloge pour nous interroger sur la vérité et
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la vérification des croyances.
Il s’adresse directement au lecteur
pour l’interpeller, il utilise la première personne du pluriel « pour
vous et pour moi c’est une horloge », « aucun de nous n’a vu »,
« nous acceptons ».
Selon lui, la vérité d'une idée réside dans sa
capacité à fonctionner de manière satisfaisante dans notre
expérience quotidienne.
Si l’horloge fonctionne comme une horloge,
qu’elle donne l’heure et qu’elle a l’utilité qu’on attend d’elle, alors
c’est une horloge.
Peu importe que nous ayons vérifié le
mécanisme, scruté chacune des pièces qui la compose, si dans les
faits elle nous donne l’heure, c’est une horloge.
JAMES considère
que la vérité est une propriété des idées qui sont bénéfiques et
efficaces dans la résolution des problèmes concrets que nous
rencontrons Ainsi, si nous cherchons à connaître l’heure et que
l’objet qui est « là-bas sur le mur » nous donne l’heure, c’est une
horloge.
Pour l’auteur, la vérification par l'expérimentation apparait
comme un des fondements de la notion de vérité.
A la ligne 5,
l’auteur présente une thèse adverse, celle qu’une vérité non
vérifiée est semblable à un avorton non viable.
Cet exemple illustre
le propos de l’auteur.
Si une femme enceinte perd un embryon en
début de grossesse, comme peut elle prouver qu’elle était enceinte,
comment prouver cette vérité puisqu’il n’y en a pas de trace
objective, que personne n’a pu en vérifier la véracité ? Il se pose
donc la question de la vérité et des processus de vérification.
Doiton ne croire que ce qui a été vérifié ? A cela la réponse de William
JAMES est claire, c’est « Non », il réfute catégoriquement cette
thèse adverse.
Il martèle son propos en en précisant que ces
vérités non vérifiées « font l’écrasante majorité des vérités qui nous
font vivre ».
Ainsi, il laisse entendre que nous vivons empreints de
certitudes et de vérités que nous ne vérifions pas mais que ces
« croyances », ces convictions dont nous acceptons la véracité nous
permettent d’avancer.
Il emploie d’ailleurs les termes « faire vivre »
ce qui peut laisser entendre que sans cette acceptation, nous
serions empêchés, freinés dans notre vie.
Pour JAMES, reconnaître
comme vérité un élément que nous n’avons pas personnellement
vérifié ne signifie pas être dans l’erreur.
Cela signifie au contraire
pouvoir avancer dans la vie, à l’échelle de l’homme ou du monde.
En revanche, il suppose que la vérification doit être possible, même
si nous ne la faisons pas systématiquement comme la vérification
du mécanisme de l’horloge.
Ne pas vérifier ne signifie pas pour
autant fermer les yeux et croire tout ce qu’on nous dit.
Si une
information n’est pas vérifiable, que ce soit de façon « directe » ou
« indirecte » elle est alors contraire à la vérité « Tout passe par un
fait de vérification ».
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Dans ce premier passage, James a exposé sa vision de la
vérité.
Dès lors qu’une idée fonctionne de façon satisfaisante dans
la réalité et notre vie quotidienne (comme l’horloge), elle peut être
considérée comme vérité.
C’est une vérité qui s’appuie sur
l’expérimentation.
Pour étayer sa thèse et continuer à réfuter la
thèse adverse, JAMES va prendre des exemples concrets dans des
domaines différents, celui de l’anatomie et de la géographie.
« Nous marchons sans avoir besoin du témoignage de nos yeux »
« quoique n’ayant jamais vu le Japon, nous admettons tous qu’il
existe ».
Ces exemples font référence à la science, à l’érudition.
Ce
sont des arguments d’autorité pour asseoir sa vision de la vérité.
Le
rappel aux scientifiques, chercheurs renforce son propos, ce
procédé argumentatif vise à rallier le lecteur à sa thèse.
La
vérification d’une croyance peut donc se faire d’une façon directe
(avec nos cinq sens) mais aussi d’une façon indirecte grâce à des
sources fiables.
Pour JAMES nous n’avons pas besoin
nécessairement d’une perception....
»
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