Commentaire de texte Heidegger "Qu'est ce que la Métaphysique"
Publié le 18/11/2022
Extrait du document
«
DM Métaphysique
Ce texte est un extrait de la conférence de 1929 Qu’est-ce que la métaphysique de Martin
Heidegger.
Il porte sur l’explication de ce qu’est la métaphysique au travers d’une
interrogation métaphysique autour de la science.
Il débute ici son propos sur la place de la
science face à notre être-là, puis se dirige vers une autre interrogation métaphysique, ce
qu’est le rien.
A la fin de ce commentaire, nous chercherons donc à montrer comment la
métaphysique, en advenant à l’être-là, soulève-t-elle la question du rien.
Nous verrons une
première partie, des lignes 1 à 18, sur la façon dont notre être-là nécessite l’usage de la
science.
Nous étudierons une seconde partie, des lignes 19 à 49, sur la manière dont la triple
composante permet un accès scientifique à l’entièreté de l’étant.
Enfin, nous verrons une
dernière partie, des lignes 50 à 76, sur la façon dont la conception du rien constitue un
conflit dans notre être-là.
Dès les premiers instants de sa conférence, Heidegger introduit l’idée d’un projet qui n’a
pas abouti, d’un projet dont on n’a cessé de prétendre, auquel on a « renoncé » (l.2), celui-ci
étant la réponse à la question « Qu’est-ce que la métaphysique » (l.1).
Pour pallier ce
manque, il fallait dans cette conférence trouver une autre façon de présenter la
métaphysique, Heidegger préféra alors attendre sa manifestation en s’interrogeant plutôt
sur une question métaphysique.
Cela dans la mesure où l’interrogation métaphysique
suscite l’« ensemble » (l.11) des questionnements métaphysiques, c’est-à-dire que
l’interrogation sur une chose, un étant, peut dans son questionnement soulever d’autres
interrogations qui en soulèveront elles aussi d’autres et ainsi de suite jusqu’à « embrasser »
(l.11) l’ensemble des questionnements métaphysiques, jusqu’à faire d’une seule question
métaphysique « l’ensemble de lui-même » (l.12), soit toutes les interrogations
métaphysiques.
Tout cela étant le déploiement d’un des deux aspects de l’interrogation métaphysique, le
suivant étant la nécessaire présence de « l’être-là » (l.15).
Ce qui pousse les hommes à faire
de la métaphysique, c’est leur Dasein, leur capacité à prendre conscience d’eux-mêmes et de
l’existence humaine, ils ne se sont pas simplement présents comme les autres étants, au
contraire le fait de savoir qu’ils sont présents les fait exister.
Cette notion donc d’être-là, de
Dasein, pousse alors les hommes à s’interroger sur leur rapport à l’être, à tout l’étant et à
tous les questionnements métaphysiques qu’ils suscitent.
La présence de la science survint alors au moment où elle devient nécessaire pour que
l’homme puisse obtenir des réponses, ou du moins des éclaircissements, aux interrogations
qu’il ne cesse de se poser.
Selon Heidegger, le Dasein de l’homme le pousse tant à la
réflexion métaphysique, que la science apparaît alors à lui comme un véritable moyen de
comprendre, presque indispensable.
La science relève alors d’un sentiment d’attachement
puissant, ce qui correspond au terme de « passion » cité dans le texte ligne 18.
Cette
importance qu’on donne à la science tend donc, pour ceux qui l’étudient, soit les
« chercheurs, maîtres et étudiants » (l.17), à déterminer notre être-là.
C’est-à-dire que tant
l’absence de la science nous empêcherait de répondre aux questionnements qu’on se pose
(que notre nature humaine d’être un étant conscient de lui-même, qui fais de la
métaphysique, provoque), tant la science apparaît comme déterminante de notre Dasein
puisqu’elle permet sa réalisation.
Heidegger va donc développer la question métaphysique
« Qu’en advient-il d’essentiel de nous-mêmes, au fond de l’être-là, dans la mesure où la
science est devenue notre passion ? » (l.18), soit une interrogation sur la place de notre êtrelà face à celle si importante de la science, la science a-t-elle pris la place de notre être-là, le
détermine-t-elle ?
Justement, cette science doit sûrement son importance à sa richesse, c’est-à-dire qu’elle
comporte un certain nombre de domaines qui porte chacun sur des sujets différents.
Malgré
cette différence de type « fondamentale » (l.20), les sciences gardent des objectifs, des
« buts » (l.22) communs, ceux-ci étant de fonder en raison l’étant, soit comme on l’a vu
précédemment de répondre aux interrogations métaphysiques.
Néanmoins, on parle de la
fin de « l’enracinement des sciences dans leur fondement essentiel » (l.23) car tant les
sciences se différencient dans leur méthode d’approche de l’objet, tant le fondement qu’elle
avait en commun (avant que la science ne se décuple une multitude de domaines) disparaît.
Bien que les sciences détiennent toutes une grande rigueur, elles ne possèdent pas toutes,
par exemple, l’aspect de « l’exactitude » (l.28), dans le sens où lorsque les mathématiques,
la physique ou même l’astronomie s’en tiennent à une unique version, une seule réponse
nette et exacte, l’histoire ou la philologie se construisent elles sur une multitude de sources,
de points de vue et n’apportent pas une réponse stricte, comme le souhaite le caractère de
l’exactitude dans certaines sciences.
Bien que les différentes sciences ne détiennent plus le même fondement, elles sont toutes
régies par une certaine relation, une « relation au monde » (l.30) selon laquelle les sciences
ont pour but de fonder l’étant « en raison » (l.32) de manière rigoureuse.
En effet, pour
reprendre l’exemple des mathématiques et de l’histoire, on peut dire qu’elles font toutes
autant preuve de « rigueur » (l.29), elles étudient leur objet avec une certaine précision.
Nous avons vu que ce qui poussait l’homme à faire des sciences, c’était son être-là, sa
conscience d’exister qui le poussait à s’interroger, ainsi devant cette allure du Dasein à
provoquer l’usage de la science, Heidegger parle d’une « attitude » (l.35) de l’humain qui
« conduit » (l.35), qui amène la relation mondaine des sciences.
Heidegger va ensuite montrer que tant la science a pour but de fonder en raison l’étant
qu’elle s’y soumet complètement, l’admet et l’explore jusqu’à ce qu’il se manifeste.
Cette
façon dont la science s’exerce et constitue un « assujettissement » (l.40), rend d’ailleurs
possible l’idée de cette attitude naturelle et « libre » (l.36) de l’homme à, par son Dasein,
vouloir se questionner sur l’étant, sur ce dont il a conscience, et donc user de la science.
Cet
usage est véritablement profond, car tant la nécessité du Dasein est forte, tant l’homme se
soumet à l’étant lorsqu’il cherchera à le comprendre.
D’autant plus que lorsque l’homme étudie l’étant par la science, il perçoit l’entièreté de
l’étant.
C’est-à-dire qu’étant donné que l’interrogation métaphysique sur un ou certains
aspects de l’étant soulève, comme on l’a vu, d’autres interrogations, et ce ainsi de suite,
s’orchestre l’ouverture de l’étant dans son ensemble.
L’action de « faire de la science » (l.46)
pour étudier l’étant, lors d’un questionnement personnel, constitue une véritable
« irruption » (l.47) dans l’étant, il se dévoile en effet à nous-même.
Mais il se dévoile aussi à
lui-même, il semble « s’atteindre » (l.49), car il ne faut pas oublier le....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentaire de texte de Heidegger
- Schopenhauer: l'homme, cet "animal métaphysique" (Commentaire de texte)
- Commentaire de texte :pg 122-123, Fondation de la Métaphysique des Moeurs
- COMMENTAIRE DE TEXTE (concours administratifs)
- On ne peut se défaire de la métaphysique comme on se défait d'une opinion. Heidegger