Commentaire de texte : Ethique à Nicomaque Livre VI Chapitre 10 (Aristote)
Publié le 19/03/2012
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Ce texte est extrait de l’Ethique à Nicomaque, et plus précisément du dixième chapitre du livre VI d’Aristote, philosophe grec du quatrième siècle avant notre ère. Dans ce chapitre, Aristote développe sa thèse en ce qui concerne la vertu intellectuelle et dans le passage qui nous intéresse aujourd’hui, l’auteur s’étend sur le rôle de l’amusement dans la vertu, et de ses conséquences sur le bonheur. Le problème qui se pose donc ici est de savoir si le jeu a un emploi direct dans l’acquisition du souverain bien (bien qui amène au bonheur), et dans quelle mesure. Aristote nous expliquera par sa thèse que l’amusement n’est pas une fin en soi dans la recherche du bonheur mais que la vie heureuse semble être celle qui est conforme à la vertu. Ces affirmations soulèvent alors un certain nombre de questions, à savoir : Qu’est-ce que l’amusement ? Quelle-est la place du jeu dans le bonheur ? Dans quelle mesure est-il bon ? Quelle-est donc la différence entre un amusement constructif et un amusement néfaste pour l’homme vertueux ?
«
dans un premier temps de la crainte du tyran qui pour ne pas s’attirer sa foudre imite
ses idées, puis par les hommes qui ont voulu imiter les hommes aux pouvoirs dans le
but de s’attirer leurs faveurs, pour pouvoir si possible augmenter leur popularité et
leur propre influence.
C’est donc pour cela que l - 2, 3 « la conduite de tels
personnages n’a en l’espèce aucune signification ».
Aristote dit par la suite que l - 3,
4 « ce n’est pas en effet dans le pouvoir absolu que résident la vertu et
l’intelligence ».
Il faut donc tout d’abord comprendre dans cette phrase que la « vertu
et l’intelligence » sont des d ispositions habituelles, des comportements permanents, des
forces avec lesquelles l'individu se porte volontairement vers le bien, vers son devoir, se
conforme à un idéal moral, religieux, en dépit des obstacles qu’il rencontre.
Notons que pour
Aristote, le « bien » vers lequel se porte l’homme vertueux est encré dans la réalité, c'est-à-
dire qu’il n’est pas relatif.
Or l’homme de pouvoir, pour acquérir son rang n’a jamais du
faire acte de vertu, il a soit pris le pouvoir par la force, soit il a fait comprendre aux individus
sur lesquels il a se pouvoir que c’était une bonne chose qu’il l’obtienne.
Il n’est nullement ici
question de vertu, et si l’homme de pouvoir n’est pas vertueux, il n’y aucune chance pour
qu’il connaisse la nature du souverain bien et donc qu’il soit heureux.
Il est donc absurde que
le peuple se base sur sa conception du bonheur pour régir leur vie.
D’autre part de la vertu
découlent l - 4, 5 « les activités vertueuses […] le plaisir pur […] digne d’un homme libre ».
Nous pouvons alors nous interroger sur ce que sont ces nouveaux concepts.
Aristote oppose
« les plaisirs purs » aux l - 6 « plaisirs corporels ».
Ces plaisirs sont ceux des sens et du corps
et entrainent selon Aristote une dépendance et un rejet de la vertu.
C’est donc pour cela que
l’homme vertueux qui rejette les plaisirs corporels est dit être un « homme libre ».
Par
ailleurs l’homme qui succombe au plaisir des sens ne connait rien de la vertu, et l’homme
réellement vertueux ne peut pas succomber au mode de vie qui dépend du plaisir des sens.
Aristote nous dit à ce sujet que l - 7 « les enfants aussi s’imaginent que les choses qui ont
pour eux-mêmes du prix sont d’une valeur incomparable » ; par enfant ici il faut comprendre
ignorant ; c'est-à-dire que l’homme qui ne sait rien de la vertu ne peut pas comparer son
mode de vie encré dans le plaisir des sens à un mode de vie plus élevé qu’est la vie
vertueuse.
C’est donc pour cela que les l - 8, 9, 10 « appréciations des gens pervers et des
gens biens sont […] différentes de celles des enfants et des adultes.
».
Aristote compare ici
l’homme qui vie selon le plaisir des sens à « un enfant », et l’homme qui vie selon la vertu à
« un adulte ».
Soit que l’enfant ne peut pas comprendre et imaginer les motivations d’un
adulte tant qu’il n’a pas parcouru tout le chemin qui le mènera à l’âge adulte.
Par
conséquent, il apparait clairement que pour Aristote, l - 12, 13 « l’activité la plus désirable
étant celle qui est en accord avec notre disposition propre, il en résulte que pour l’homme de
bien, c’est l’activité conforme à la vertu ».
Aristote présuppose ici deux nouvelles choses à
savoir que : d’une part que l’homme possède une disposition qui lui est propre à être heureux
et que cette disposition est unique, et que cette disposition est l’usage de la vertu.
Soit donc
que la vertu est un concept vrai par essence et universel, et que c’est par sa pratique que nous
pouvons atteindre le souverain bien.
Il apparait donc logique que l - 13, 14 « Ce n’est pas
dans le jeu que consiste le bonheur.
A présent nous allons étudier la question de savoir si le
jeu est complètement à bannir, ou si dans certaine mesure il peut être accepté.
Dans ce second temps Aristote va développer sa conception de la vie vertueuse
comme fin en soi et de l’amusement comme obsolète dans la recherche du bonheur.
En effet
nous pouvons souligner que même si le l’amusement apportait le bonheur, l - 14, 15 « il
serait étrange que la fin de l’homme fût le jeu, et qu’on dût se donner du tracas et du mal.
»
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