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Commentaire de texte Bergson: C'est dire qu'il faudra un hasard heureux, une chance exceptionnelle

Publié le 23/02/2012

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Si l'on prenait l'avènement de la démocratie comme un "fait capital" des temps modernes, Bergson peut justement montrer combien les faits passés peuvent acquérir une signification autre à partir de la lecture que nous opérons du présent. En effet, c'est bien parce que la démocratie s'affirme au XXe siècle comme l'organisation politique qui semble préférable à tout autre, que nous éprouvons le besoin d'en chercher les sources dans les théories des siècles antérieurs. Mais ceux-ci, par définition, ignoraient ce que nous constatons: ils ne pouvaient donc pas souligner ou mettre particulièrement en relief leur recherche dans ce qu'ils ont vécu ou encore pensé. Et ce sont des éléments que nous pouvons considérer comme annonciateurs de ce que nous nommons démocratie. Il est évident d'une certaine manière, que si nous comparons cette dernière à ce que les Athéniens nommaient de la même manière. Mais ce l'est également si nous mettons en avant certains  théoriciens du XVIII siècle comme Montesquieu ou encore Voltaire  qui, tout en critiquant...

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« passé, pour que ce dernier nous en indique volontairement ou consciemment les sources? Et ce qui jouera donc le rôle de cesdernières n'apparaitra qu'après coup, lorsque le nouveau devra être expliqué et éclairera rétrospectivement les événementsantérieurs.

Nous ne pouvons que par hasard savoir ce qui intéressera l'avenir.

I.Si l'on prend au sérieux l'existence de l'histoire, on peut admettre que ce qui s'y passe n'est pas de l'ordre de la simplerépétition.

L'histoire n'est formée que d'une multitude de faits.

L'histoire ne fait que collecter des événements qui sontétudiés de manière à donner un sens à ces événements.

La succession des événements/ faits, les changements politiques,les bouleversements sociaux révèlent au contraire la manifestation périodique de la nouveauté.

Mais dans ce cas, la notionde nouveauté à un sens que Bergson traduit par le mot création dans le texte.

Dans un certain sens, cela ne signifie sansdoute pas que tout ce qui nous semble nouveau ou qui se révèlerai nouveau, serait donc pure création.

Mais cela indique,plus modestement, qu'il n'y a de véritable nouveauté que si cette nouveauté, comporte une part de création, dans le sensd'un imprévisible.

Le nouveau ne peut être, au moins en partie, prévu.

Bergson met en avant cette part d'imprévisibilité aussibien dans le monde des humains que dans la nature.

Et dans ce cas, au niveau de l'histoire.

C'est donc dire que, dans ce qui leprocède, on ne pourra découvrir que des annonces ou des germes, mais qui pourtant incomplets et donc à ce titre incapablesd'en rendre compte.

S'il est vrai que l'histoire veut être une "science du passé", il faut aussi considérer que ce qui nousintéresse finalement et en priorité, c'est un lien entre le passé et le présent et donc d'une certaine manière, comment lepassé nous semble y mener.

Aussi la tâche de l'historien consiste-t-elle donc en fait à expliquer ce présent.

Et expliquer, c'estdéployer, dans ce texte, le présent jusqu'à ce qu'il trouve dans le passé sa source, ou encore son origine.

C'est donc de là quesurgit une sorte de contradiction : si la nouveauté du présent peut s'expliquer, c'est qu'elle n'est pas authentiquementnouvelle, dans le sens où elle doit être, au moins en partie, création.

Pour expliquer le présent, l'historien ne peut, dans lepassé, en déceler que ce que l'on nomme volontiers des "signes avant coureurs", soit des événements de toute nature quipréfigurent partiellement ou esquissent ce qui à lieu maintenant.

Il peut donc être intéressant de s'interroger sur le statut detels "signes" : serait-ce une raison de l'interprétation qu'en donne l'historien en fonction de ce qui s'est déroulé depuis, qu'ilsparaissent annonciateurs après coup ? II.Ce que nous vivons au présent a un sens relatif à ce présent lui-même, à ses institutions, à ses mœurs, à sa vie sociale etpolitique.

Les événements que nous y jugeons importants le sont peut être sur le moment, mais rien ne garantit qu'ils leresteront pour un historien ultérieur.

Et inversement, ce qui intéressera celui-ci peut, au présent, demeurer inaperçu, dans lamesure où l'on ignore encore nécessairement ce que sera son développement ultérieur.

C'est un peu comme la notion depossibilité que Bergson développe.

On pense que pour la réalisation d'une chose, il faut que celle-ci, soit possible.

Dans uncertain sens, il y a une infinité de possibilité et si cette possibilité ressort, on se rend compte qu'on la voyait.

Pourtant, il yavait d'autre possibilité, qui n'ont jamais émergé.

Elle aurait pu être importante mais finalement, est insignifiante.

Mais onpeut penser qu'elle sera importante dans une autre période.

Dans un autre sens, l'histoire n'est qu'une multituded'événements qui suit une ligne directive.

Pourtant, c'est cette ligne qui fait ressortir les possibilités qui seront plus ou moinsimportantes selon le point de vue de l'historien.

D'une autre manière, si nous voulions laisser pour l'avenir des témoignagesintéressants, il faudrait être capable de prévoir ce que sera le point de vue d'un avenir se constituant à partir de ce qui, dansnotre présent, se sera montré fécond en "nouveauté" potentielle.

Autrement dit, il faudrait que nous soyons en même tempsdans le présent et dans l'avenir: que nous échappions au temps.

Relever " dans la réalité présente ce qui aura le plus d'intérêtpour l'historien à venir" ne peut donc être intentionnel et n'arrive qu'exceptionnellement, par hasard.

Cela met en avant lerepérage de ce que l'on nomme un "moment historique" qui est que l'importance ne peut en apparaître sur le momentmême.

Ce ne serait donc qu'à partir de ses conséquences ultérieures qu'il pourra être rétrospectivement jugé.

Au lieu de s'entenir au seul " moment", Bergson généralise la différence d'appréciation à tous les événements.

Chacun d'entre eux peutchanger de signification selon l'époque où on le considère.

III.Si l'on prenait l'avènement de la démocratie comme un "fait capital" des temps modernes, Bergson peut justement montrercombien les faits passés peuvent acquérir une signification autre à partir de la lecture que nous opérons du présent.

En effet,c'est bien parce que la démocratie s'affirme au XXe siècle comme l'organisation politique qui semble préférable à tout autre,que nous éprouvons le besoin d'en chercher les sources dans les théories des siècles antérieurs.

Mais ceux-ci, par définition,ignoraient ce que nous constatons: ils ne pouvaient donc pas souligner ou mettre particulièrement en relief leur recherchedans ce qu'ils ont vécu ou encore pensé.

Et ce sont des éléments que nous pouvons considérer comme annonciateurs de ceque nous nommons démocratie.

Il est évident d'une certaine manière, que si nous comparons cette dernière à ce que lesAthéniens nommaient de la même manière.

Mais ce l'est également si nous mettons en avant certains théoriciens du XVIIIsiècle comme Montesquieu ou encore Voltaire qui, tout en critiquant l'absolutisme qui est une organisation où le pouvoir estconfié à un seul homme et sans restriction, ne se déclaraient pas pour autant partisans d'un régime démocratique.

Le rôle deprécurseurs ne commence à leur être attribué qu'à partir de la révolution française.

On peut de la même façon rappeler qu'unévénement qui sera jugé capital ou constitutif d'un " tournant" de l'histoire n'apparaît pas nécessairement comme tel lorsqu'ilse produit.

Par exemple, le 6 aout 1945, une bombe atomique est larguée sur Hiroshima, elle n'inaugure pas ce qui seranommé ère atomique, car finalement, elle n'est qu'une arme destinée à faire capituler le japon.

C'est dans de telles. »

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