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Commentaire de Préface au Traité du vide de Blaise PASCAL

Publié le 14/01/2012

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Depuis la Grèce antique et les tous premiers philosophes, l’homme s’est demandé ce qui le différenciait de l’animal, et en quoi sa capacité de pensée et d’accumulation des savoirs en faisait un être capable de s’enrichir. Qu’est ce qui fait l’apanage de l’homme, comment évolue-t-il dans la nature et comment, contrairement à l’animal, celui-ci peut-il augmenter ses connaissances ? De ce fait, comment introduire la notion de progrès, d’hérédité des savoirs, des premiers philosophes jusqu’à aujourd’hui ? Et quant à l’animal, qu’est-ce qui en fait un être inférieur, et est-il vraiment incapable de compréhension ? Ce sont autant de questions existentielles auxquelles Pascal apporte des réponses dans cet extrait de sa préface au Traité du vide : il affirme ainsi, par sa comparaison entre l’instinct animal, dicté par la nature, et la raison de l’homme, que ce dernier, de par sa capacité d’accumulation et de transmission des savoirs est supérieur à l’animal. L’homme est donc caractérisé par une notion d’infinité, alors que l’animal reste, de par sa nature, dans une situation de stagnation : cette « science de l’instinct « qui lui est donnée par la nature est en effet réinitialisée à chaque naissance, l’animal étant privé de compréhension. Explicitement, le philosophe se consacre donc à l’analyse de la différence entre l’instinct animal et la capacité de compréhension et de penser propre à l’homme. Mais de façon plus subtile, il s’agirait de montrer cette caractéristique à l’aspect presque divin de l’homme qui lui permet de puiser dans les connaissances de ses ancêtres afin de progresser et Pascal compare ainsi les générations successives d’hommes depuis les premiers philosophes à aujourd’hui à un seul et même individu qui intègre les connaissances depuis les commencements de l’utilisation de la pensée.

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« renforcer et complémenter ce qui a déjà été réfléchit.

Pascal définit donc l’homme contemporain commeintellectuellement aussi avancé que le premier philosophe qui aurait vieilli jusqu’à nos jours et qui n’aurait cessé des’instruire.

Cette idée rejoint le principe d’ « infinité » énoncée plus tôt : l’homme et les connaissances qu’il aacquises depuis les débuts de l’utilisation de la pensée ont une dimension intemporelle, presque universelle. De là, Pascal en vient à une conclusion, sous forme d’allégorie (ligne 16 à la fin).

En effet, il insiste encore unefois sur cette particularité qu’à l’homme de pouvoir utiliser ce qui a déjà été pensé pour s’éleverintellectuellement.

Le philosophe utilise le terme de « prérogative », qui définit bien ce « pouvoir » que détientl’homme dû à sa fonction d’être pensant.

Ainsi, l’homme est capable d’évolution intellectuelle, et Pascal va iciencore plus loin, quand (ligne 18) il affirme que les sciences ont vu un élan considérable (surtout à son époque),notamment grâce à ce « continuel progrès » qu’on fait les hommes depuis le commencement.

Il affirme même quece progrès est visible et comparable non seulement chez un individu en particulier, mais aussi dans une« succession d’homme ».

Cette notion est d’ailleurs aisément explicable, notamment par la fin du texte.

Pascalconsidère les hommes et l’héritage qu’ils font de leurs savoirs comme un seul et même homme.

Contribuant unefois de plus à cette notion d’infinité énoncée plus haut, la fin du texte continue de rappeler l’apanage de l’hommequi se fond dans sa continuité grâce à l’éducation, l’héritage, les livres et les progrès scientifiques, pourfinalement ne former qu’un tout avec le reste des hommes, et ce depuis le commencement de tout. Le propos essentiel de Pascal est donc de nous convaincre, qu’en plus de la supériorité presque divine de l’hommepar rapport à l’animal, cet homme peut s’ancrer dans le temps, de façon à ce que ses savoirs ne s’effacent jamaiset servent aux générations ultérieures.

Mais peut-on soutenir avec Pascal que la nature et le monde animal neserait qu’une sorte de tableau complètement statique dans lequel pourrait se déplacer l’homme, supérieur, voué àun destin divin ? Et surtout, sa thèse selon laquelle les connaissances auraient toutes été transmises est-ellevraiment irréprochables ? Ne peut-il pas y avoir là une certaine mesure ? Ainsi, Pascal présente la nature, le monde animal comme tout à fait incapable d’évolution.

Il va plus loin enopposant complètement l’homme à la nature.

Pour lui, l’homme semble par essence opposé à la nature.

Il nie ainsitoute théorie d’évolution, qui, comme le montrera Darwin en 1859, prouve que l’animal est capable d’adaptationen fonction de son environnement et des modifications de celui-ci.

Pascal semble également se fourvoyer quantaux durées : il mentionne l’absence d’évolution d’une ruche d’abeille en mille ans, mais la nature n’évolue pas àcette échelle.

La sienne est bien plus grande, plus allongée.

En parlant de nature et du règne animal, lephilosophe semble plus s’enfoncer dans une description qui reste relativement simpliste. De plus, son idée selon laquelle toutes connaissances ont été conservées puis transmises peut être fortementcontestée.

Il est tout à fait juste d’affirmer que beaucoup de choses ont en effet été perdues.

Car, qui atransmis les connaissances ? Depuis le commencement, c’est toujours l’autorité politique et/ou religieuse qui aassuré la transmission des savoirs.

Et, en effet, au Moyen-Âge, par la copie, ce sont les moines quitransmettaient les « livres ».

Ils n’auraient sans doute jamais copié les travaux d’un penseur dont les théoriesallaient à l’encontre des croyances religieuses de l’époque.

Il y a donc de façon normale eu de nombreusescensures au fil des siècles, et beaucoup de philosophes dont les pensées allaient à l’encontre de l’ordre établin’ont jamais été publié ou copié.

Pascal affirme ici que toute la connaissance humaine a été transmise, alors quece n’est pas le cas : les courants religieux et les tendances mis en place par l’autorité politique et/ou religieuseont participé à l’élaboration d’une philosophie dominante, peut être même écrasante. Dans une certaine mesure, et considérant le fait qu’il est un scientifique reconnu et un très grand penseur, ilserait juste de dire que Pascal fait ici une description de la nature, du monde animal et de ce qui le différencie àl’homme qui répond à bien des questions.

Il en est de même pour l’intemporalité des savoirs.

Il est vrai que lesanimaux semblent incapable de compréhension, pas doués de conscience, et avoir une infériorité remarquable auxcôtés des hommes.

Mais il serait juste de noter que l’animal a, bien que lente, une capacité d’évolution niée icipar le philosophe.

Quant aux savoirs, nombreux sont ceux qui ont été transmis, mais toujours dans les limites du« politiquement correct », surtout avant et à l’époque de Pascal.

Dans ce cas là, ce serait la transmission despensées qui aurait été « bornée ».. »

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