Commentaire de l'extrait de La condition de l'homme moderne, d'Hannah Arendt

« rémunératrices sont dépréciées : « toute activité qui n'est pas liée au travail devient un passe-temps ».

Elles sont ainsi considérées comme de simples amusements et perdent toute utilité.

Hannah Arendt désire renforcer la considération de la société envers les divertissements : les individus doivent développer leur propre vision du travail.   Pour Hannah Arendt, la société porte un jugement simple, voir simpliste sur le travail, il doit permettre un apport financier : « Quoi que nous fassions nous sommes censés le faire pour ''gagner notre vie'' ; tel est le verdict de la société ».

Cette interprétation unique pose problème car elle circonscrit le travail à son but essentiel mais cependant non singulier : gagner de l'argent.

La seule réserve émise porte sur le travail de l'artiste : « La seule exception que consente la société concerne l'artiste ».

Ainsi, on considère ici le produit du travail effectué par l'artiste et plus seulement l'apport financier entraîné par l'exécution de son travail.

En effet, en ne prenant en compte que la rétribution, on délaisse les étapes permettant d'obtenir cette rétribution : l'étude des diverses possibilités permettant la production puis la production en elle-même (pourtant seule condition impliquant la rémunération).

Hannah Arendt explique que le travailleur n'est plus lié à son travail.

La démarche de création n'est plus présente et la finalité du travail (l'objet produit) ne possède plus qu'une fonction succincte dans le déroulé global de la production.

On exclut aussi la notion de plaisir qui pouvait être présent dans le travail : il ne sert plus qu'à gagner sa vie.

Le travail devient alors une contrainte et son aspect aliénant réapparait.

L'auteure note également le fait que cette perception du travail crée un conflit entre l'amusement et les activités sérieuses, entre les loisirs et le travail.

La généralisation des activités non liées au travail en les catégorisant directement comme des loisirs est faite car chaque activité est jugée conformément à son utilité vis-à-vis de la société ou de l'individu en question (cette utilité doit être manifeste).

Si l'activité est jugée superflue (c'est-à-dire si on ne peut l'insérer dans l'un des deux domaines précédents), elle est caractérisée comme insignifiante à l'égard du bon fonctionnement de la société et de l'homme.

Les réflexions sur les fonctions du travail et le travail en lui-même viennent du fait qu'il reste incontesté par la société. Cependant, de telles hypothèses sont contestables car elles provoquent de multiples erreurs.

Elles « durcissent » et limitent la définition du travail.

En outre, le fait que les individus s'essayent à vérifier cette vision car elle ne possède pas ou peu d'opposants est problématique.

Ils « force[nt] les choses » à se trouver. »