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commentaire composé sur lettre persanne

Publié le 18/10/2012

Extrait du document

• Une lettre fictive Une observation de la typographie, de l’exorde (l. 1) et de la formule de clôture ( l . 54 ) révèle l’une des caractéristiques majeures du texte : l’écriture épistolaire. L’énoncé présenté ici est la lettre qu’un dénommé « R i c a «, de passage à Paris, adresse à « I b b e n «, son correspondant oriental. Les dates qui figurent à la fin du récit de Rica(« le 4 de la lune de Rebiab, 2, 1712 « ) et dans le paratexte (L e t t r e s p e r s a n e s, 1721) soulignent la présence d’un double système d’énonciation : la lettre rédigée en 1712 appartient au roman épistolaire que Montesquieu publia en 1721. Il s’agit donc d’une lettre fictive. • Un énoncé ancré dans la situation d ’ é n o n c i a t i o n De multiples indices permettent au lecteur d’identifier les circonstances qui président à la rédaction de cette lettre. Les premiers mots laissent entendre que Rica n’est pas seul (il est accompagné d’Usbek, dont le nom n’est pas cité) et qu’il voyage. Par l’emploi du présent d’actualité et le jeu des indications spatio-temporelles, nous savons précisément où et quand fut écrite la lettre. Bien des éléments révèlent également les origines orientales de son énonciateur : – Certaines informations nous sont données par les formules d’ouverture et de clôture : noms aux cons...

« conventionnelles ; elles permettent à Montesquieu d'évoquer la société française des dernières années du règne de Louis XIV et de la Régence, d'une manière insolite et détournée. • Une rhétorique de l'étonnement Le regard que les Persans portent sur le monde qui les entoure est fait de naïveté et d'étonnement, ainsi qu'en témoignent les propos de Rica.

La hauteur des maisons (l.

9-10), la promptitude avec laquelle les Français se déplacent (l.

17), l'incessante agitation qui règne dans la capitale (l.

17 à 19) ou les étranges pouvoirs du roi de France (l.

51 à 54) ne laissent pas de surprendre l'épistolier de passage.

En cédant la parole à un étranger que tout étonne, Montesquieu se donne les moyens d'effectuer, non sans prudence, une satire mordante de la société française. Une satire de la vie parisienne • Les embarras de Paris Dès les premiers mots de la lettre, Rica évoque ce que Boileau nommait dans l'une de ses satires « les embarras de P a r i s ».

Les champs lexicaux de l'agitation et de la rapidité (l.

14 à 29), les verbes de mouvement (l.

15 à 17) ou l'évocation d'une petite scène de rue (l.

22 à 29) m e t t e n t l'accent sur les difficultés de la circulation et la frénésie stérile des déambulations à la française.

Ce « mouvement continuel  » (l.

3), que Montesquieu rend à la fois familier et cocasse, est celui d'un royaume en pleine mutation économique : le mercantilisme, systématisé par les théories de Colbert, fait alors de Paris une capitale en pleine effervescence. • La ségrégation sociale L'épistolier évoque également les conséquences de l'essor démographique qu'enregistre la capitale au début du XVIIIe siècle.

S'il faut « bien des affaires avant qu'on soit logé » (l.

4), c'est que Paris connaît alors une forte crise immobilière. La spéculation et l'affairisme généré par la politique économique de Law - dont le système monétaire s'effondrera en 1720, ruinant des milliers de particuliers - pérennisent les clivages sociaux : on édifie de somptueux hôtels particuliers mais le peuple manque « des choses nécessaires » (l.

6).

Cette ségrégation n'échappe pas au visiteur étranger. • La vanité des comportements. »

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