Comment se fait-il que M. Jourdain soit ridicule alors qu’il manifeste un désir si légitime, semble-t-il, de s’instruire et de s’élever au-dessus de sa condition?
Publié le 07/02/2016
Extrait du document
II. Est-ce bien ce que veut M. Jourdain?
En aucune façon.
1. Il commence par rougir de ses parents, de sa femme, de sa condition, ce qui est le propre d’un sot.
2. Il n’a pas vraiment le désir de s’instruire. S’il fait venir chez lui pêle-mêle des maîtres de philosophie, d’escrime, de musique, c’est uniquement parce que cela lui semble de bon ton, comme d’avoir des fleurs « en enbas » sur son habit.
3. Il ne désire pas s’élever au-dessus de sa condition par sa valeur personnelle, mais paraître ce qu’il n’est pas, il croit que l’argent supplée à la naissance et au mérite, comme il s’imagine que l’escrime apprend à tuer son adversaire, sans avoir de cœur.
«
MOLIÈrtE
43
ne manifeste-t-il pas, après tout, un désir bien légitime de s'ins-
truire et de s'élever au-dessus de sa condition?
I.
Rien de plus louable, en soi, que ce désir.
Exemples : l'ouvrier.., le bourgeois, etc.
L'ambition n'est un
vice que quand elle est mal dirigée et se sert de moyens ina-
vouables.
On a le droit de vouloir s'élever soi-même et donner
à ses enfants une situation plus brillante.
Mais il faut le faire
par son mérite personnel, son travail, ne pas brusquer les
étapes, mesurer ses forces et ne pas renouveler l'aventure de
la grenouille.
II.
Est-ce bien ce que veut
M.
Jourdain?
En aucune façon.
1.
Il commence par rougir de ses parents, de sa femme, de
sa condition, ce qui est le propre d'un sot.
2.
Il n'a pas vraiment le désir de s'instruire.
S'il fait venir
chez lui pêle-mêle des maîtres de philosophie, d'escrime,
de musique, c'est uniquement parce que cela lui semble de
bon ton, comme d'avoir des fleurs « en enbas » sur son habit.
3.
Il ne désire pas s'élever au-dessus de sa condition par sa
valeur personnelle, mais paraître ce qu'il n'est pas, il croit que
l'argent supplée à la naissance et au mérite, comme il s'imagine
que l'escrime apprend à tuer son adversaire,
sans avoir de
coeur.
III.
Et c'est pourquoi
il est ridicule.
Il l'est partout et toujours, quoi qu'il fasse ou quoi qu'il dise,
parce que toutes ses paroles et tous ses gestes respirent la
suffisance, la sottise, la vanité la plus puérile, et qu'il se laisse
berner et piller par des gens qui exploitent sa manie.
1.
Les professeurs;
2.
Son tailleur;
3.
Dorante.
(Analyser la pièce en citant des kaits plaisants.)
Quel est le plus blâmable d'un bourgeois sans esprit et vain,
qui fait sottement le gentilhomme, ou du gentilhomme fripon
qui le trompe?
dit Jean-Jacques.
La question n'est pas là, et
l'indignation de Jean-Jacques porte
à
faux.
Les coquins qui.
»
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