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Comment savons-nous que nous communiquons avec un être humain ?

Publié le 23/05/2009

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Analyse du sujet

 

-          Communication = du latin communicatio, action de faire part ; communicare, mettre en commun. Action de communiquer. Résultat de cette action. Aujourd’hui, sous l’effet de la cybernétique, du structuralisme, de la biochimie moléculaire : toute transmission de structure, tout processus par lequel une information est transmise.

-          Au sens large du terme, est un langage tout système de communication qui permet la transmission d’un message ; non pas seulement tel geste ou tel cri isolés, mais ce qui constitue un ensemble organisé par des règles ; ce sont surtout les langues qui sont le système dominant. Au sens restreint, le langage désigne un mode de communication verbale qui prend forme dans une parole. On peut définir une langue comme le système des oppositions et des règles qui permettent de produire un sens en associant et en combinant des sons entre eux.

-          Autrement dit, même s’il nous permet de nous situer par rapport à ce qui nous entoure, de nous représenter et de nous désigner des « choses «, ce langage n’est pourtant qu’une médiation entre les choses et nous : en parlant, nous manipulons des signes et non les choses. Un signe linguistique est l’association d’un son (signifiant) et d’un sens (signifié), un élément matériel auquel correspond un élément immatériel qui est l’idée ou la signification que nous associons à une chose. Ainsi, les sons qui sont choisis dans différentes langues montrent le caractère conventionnel des mots. Cela ne signifie pas que les mots sont interchangeables, même si rien dans l’absolu n’interdit d’appeler « cheval « un homme, il n’empêche qu’il y a bien une raison de différencier les deux, quels que soient les sons choisis.

-          Mais comment savons-nous que nous communiquons avec un être humain ? Cette question semble se poser selon un double point de vue : il s’agit d’abord de se demander quels sont les critères discriminants qui peuvent nous permettre de reconnaître si nous avons affaire ou non à une personne humaine – et non pas à un animal ou à une machine. Mais il s’agit aussi, et plus profondément, de s’interroger sur la spécificité de l’homme en tant qu’être humain : car si nous ne pouvons pas, avant d’entrer en communication avec lui, que tel individu est bien un être humain, cela signifie alors que le langage – en tant qu’expression de la pensée – est bien le propre de l’homme.

-          Comprenons donc que ce qui est ici à la question ce sont les critères de reconnaissance de l’homme dans sa spécificité irréductible : le langage est-il l’un de ces critères ?

 

Problématique

 

            Qu’est-ce qui nous assure que nous communiquons, c’est-à-dire que nous transmettons une pensée, à un être proprement humain ? Autrement dit, qu’est-ce qui, au-delà de sa forme corporelle, nous garantit que celui à qui nous avons affaire est bien un homme ? Quels sont les critères permettant de reconnaître ce qui fait la spécificité d’un être humain : le langage est-il un de ces critères : autrement dit, le langage est-il le propre de l’homme ?

            C’est au fond à la fois l’essence de l’homme qui est ici à la question, mais aussi celle du langage et de sa fonction. 

« Le langage est avant tout le moyen par lequel nous entrons dans le monde et il nous permet de rentrer encommunication avec les autres.

En cela, on voit difficilement comment il ne pourrait pas jouer une fonction libératriceen cela qu'il permet à une conscience de devenir conscience de soi, conscience du monde et des autres.Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique ® « Posséder le Je dans sa représentation : ce pouvoir élève l'homme infiniment au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre.

Par là, il est une personne ; et grâce à l'unitéde la conscience dans tous les changements qui peuvent lui survenir, il est une seule et même personne.

» Quandl'enfant finit, tardivement, par dire « je », alors qu' « auparavant il ne faisait que se sentir ; maintenant il se pense.

»On voit ici que c'est par le langage que l'homme prend conscience de l'unité de sa conscience et ainsi accède à sapersonne.

En cela le langage est le moyen par lequel j'entre au monde et me libère de l'obscurité d'un moi encoreinforme.De la même manière, le langage comme faculté est ce qui permet à l'homme de faire passer sa pensée de la puissanceà l'acte.

Il lui permet de se faire entendre, en d'autres termes d'exister dans le monde et pour les autres.« L'invention de l'art de communiquer nos idées dépend moins des organes qui nous servent à cette communicationque d'une faculté propre à l'homme qui lui fait employer ses organes à cet usage.

» : comme Rousseau l'exposeclairement au début de son Essai sur l'origine des langues , le langage articulé est une fonction d'expression spécifiquement humaine.

La possibilité de parler ne se réduit pas aux dispositifs neurobiologique et organique, qui ensont certes une condition ; elle manifeste en outre des aptitudes à tirer parti de ces dispositifs, qui sont justement cequi fait du langage l'objet de multiples interrogations.

On comprend alors que le langage est le moyen par lequel nousavons la possibilité d'exprimer nos pensées, et a fortiori, de les communiquer.

Il est de ce point de vue un élément delibération car il a bien pour fonction de rendre possible une forme de communication indispensable à la vie en société. II.

Une fonction inhérente à la pensée : le langage comme le propre de l'homme · Pour autant, nombre d'exemples quotidiens nous montre que le langage, dans sa fonction communicative, défaille : on peut ainsi penser au quiproquo.

Si le langage avait par nature la fonction de communication, alors on voitdifficilement comment il pourrait être possible de ne pas se comprendre.

La fonction essentielle du langage n'est doncsûrement pas à chercher de ce côté.· On pourrait, avec Hegel, dire que la pensée ne peut pas se passer du langage, que sans lui elle n'aurait aucun mode d'existence structurée, mais même que l'organisation des mots et celle des idées sont intimement et positivementliées, bref que l'ineffable n'est peut-être rien d'autre que du non-pensable, tout simplement.· La fonction essentielle du langage serait donc à chercher du côté de la direction de la pensée, et donc serait interne à la faculté de penser et non pas seulement extérieur.

Si donc le langage possède effective et indéniablementune fonction de communication, il n'en reste pas moins ce qui est là, par essence, pour bien penser.

Mais encore faut-il définir précisément ce que signifie « bien penser » : en effet, il s'agit avant tout de ce qui, par ses structures mêmes,apporte à la pensée sa propre structuration.

L'ineffable est en ce sens ce qui ne peut, faute de mot, être bien penser,c'est-à-dire, bien formulé.· Dans la Lettre au Marquis de Newcastle du 23 novembre 1646, Descartes définit le langage comme le propre de l'homme, qu'est-ce à dire ? Cela signifie que lorsqu'une nous communiquons avec quelqu'un, au sens où on l'adéfini précédemment –c'est-à-dire au sens de partage d'une pensée), alors ce quelqu'un est nécessaire un êtrehumain.

En effet ; pour Descartes, c'est par l'âme que l'homme se distingue des bêtes.

L'action de l'âme consiste dansla pensée, et le langage en est la manifestation.

Dans une remarquable définition, Descartes montrant que le langagene doit pas être assimilé à la communication pure et simple (comme des animaux peuvent « communiquer »ensemble), le caractérise par « l'à-propos », la pertinence qui témoigne de la liberté de jugement, et par le recul quedonne le signe linguistique.

Le langage est bien le propre de l'homme.

Et nous savons dès lors que nouscommuniquons avec un être humain à partir du moment où celui-ci est capable de répondre à-propos à ce que nouslui disons, c'est-à-dire qu'il est capable de comprendre et de penser ce qu'on lui dit.· Par conséquent, on ne sait pas d'emblée faire la distinction entre un homme et un robot qui prendrait la forme humaine par exemple, tant qu'on ne lui a pas parler : la premier à la liberté de jugement qui permet justement devéritablement communiquer, tandis que le second, tel un perroquet, ne peut, parce qu'il est programmer, réagir (voireinteragir) au caractère exceptionnel de toute situation.

C'est donc, au fond, que le langage est bien le propre del'homme et ce qui permet de discriminer entre les êtres humains, les animaux voire les machines. III. le langage à l'origine de toute communauté humaine possible · Etre un sujet universel = naître au milieu d'une langue n'est pas seulement accéder à une culture particulière,. »

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