Comment Pascal envisage-t-il la justice ?
Publié le 06/12/2019
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Le scepticisme de Pascal à l'égard de la loi
Pascal connaît toutes ces discussions humanistes etreprend une grande partie de leurs affirmations, en renforçant le doute à l'égard de la loi. Car il ne croit pas du tout à l'existence de lois naturelles et revient sur les définitions humanistes : « De cette confusion arrive que l'un dit que l'essence de la justice est l'autorité du législateur, l'autre la commodité du souverain, l'autre la coutume présente, et c'est le plus sûr. Rien suivant la seule raison n'est juste de soi, tout branle avec le temps » (frag. 56). Montaigne avait écrit : « Quelle vérité est-ce, que ces montagnes bornent, mensonge au monde qui se tient au-delà ? » (Essais, II, 12), et Pascal l'imitera avec son célèbre : « Vérité au-deçà des Pyrénées, erreur au-delà » (frag. 56).
Pensées de Pascal

«
62 (f
rag.
44, applicable aussi aux rois).
Il affi rme après Montaigne que la justice n'est pas
universelle (frag.
56) mais dépend du pays où on l'exerce.
Le radicalisme de Pascal va même jusqu'au cynisme.
En fait, écrit-il, la loi
est aussi arbitraire que le pouvoir, elle ne dépend que de la fan taisie des hommes :
« Comme la mode fait 1' agrément, aussi fait -elle la justice » (frag.
57).
Il faut cepen
dant se garder de le dire au peuple car celui-ci cesserait alors d'obéir aux lois (frag.
56,
62).
Le scepticisme qu'il manifeste à l'é gard de la justice est si radical qu'il a eff rayé.
Il a même suscité les protestations de certains jansénistes, pour qui un tel scepticisme
ressemblait à celui des pyrrhoniens (voir question 6).
La force, substitut de la justice
S'il existe une vraie « vertu », c'e st la force : «Ne pouvant faire qu'il soit force
d'obéir à la justice, on a fait qu'il soit juste d'obéir à la forc e.
Ne pouvant fortifier la
justice, on a justif ié la force » (frag.
76) : Pascal, par ce jeu sur « justice » et « force »
montre la substitution perverse qui permet de faire régner l'ordre sans faire régner la
justice.
Au fragment 78, il oppose la justice, qu'on peut manipuler parce qu' elle n'est
qu'une « qualité spirituelle », à la forc e, « qualité palpable », concrète, qui résiste
aux manipulations.
Il revient sur ce point au fragment 94, montrant que « la justice
est sujette à dispute.
La force est reconnaissable et sans dispute ».
La force n'est pas
contestable parce qu'elle se voit ; la justice, elle, peut être discutée.
Ce caractère
discutable affaiblit la justice des hommes.
La justice n'est que.
»
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