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Comment naît une morale ?

Publié le 29/01/2013

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morale

Bergson critique aussi bien l'idéalisme de Platon que le formalisme de Kant. L'idée du Bien ne peut fonder l'obligation morale car, en définissant le Bien, on serait forcé de postuler une hiérarchie entre les êtres qui, si elle existe, n'a point besoin de l'idée du Bien pour s'établir. L'impératif catégorique est, de son côté, le verrou d'une société close qui cherche à protéger les droits qu'elle attribue à l'homme. Les obligations qu'elle institue procèdent de son instinct de conservation. Le paradoxe du devoir est qu'on le considère a priori comme relevant de la coercition, alors qu'il semble s'accomplir selon la force d'attraction naturelle qui tient ensemble les membres d'une société.

morale

« LES DOSSIERS PHILO la philosophie) et ne s'atteint qu'au terme d'un long travail.

Or il faut agir, prendre des déci­ sions et le plus justement possible.

Descartes est donc conduit à formuler, dans le Discours de la méthode, les préceptes d'une « morale par provision ».

La première maxime est d'obéir aux lois et aux coutumes de son pays et de sui­ vre « les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l'excès ».

Il s'agit d'identifier les bonnes mœurs de ses contemporains afin de s'y conformer.

La seconde maxime est « d'être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais ».

L'homme se trouve dans la forêt de l'action comme un voyageur perdu : il doit prendre un parti, une direction et s'y tenir fer­ mement.

Enfin, l'homme doit veiller à agir uni­ quement sur ce qui est en son pouvoir : « Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune et à changer mes désirs que l'ordre du monde.

C'est en acceptant ses propres limites imposées par le monde que l'on devient un être moral.

L'importance de l'obligation La morale cartésienne prend appui sur la liberté du sujet pensant.

Kant la fonde sur le devoir.

Ce formalisme, en tant que respect des formes, de la règle, dans les idées et dans les actes, débouche sur un impératif catégorique : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu puisses vou­ loir en même temps qu'elle devienne une loi uni­ verselle » (Fondements de la métaphysique des mœurs).

L'action morale a une portée universelle: elle doit valoir pour tous.

Elle est totale, globale, et ne souffre aucun arrangement.

Le vol quel qu'il soit est immoral dans la mesure où, s'il se généra­ lisait, il menacerait la survie même de la société.

Quand bien même il serait inutile d'être honnête, l'homme n'a pas le choix.

L'impératif catégorique appose sur la morale le sceau du devoir.

« Devoir! nom sublime et grand, toi qui ne renfermes rien en toi d'agréable, rien qui implique insinuation, mais qui réclame la soumission.

» Le devoir met en mouvement la volonté en posant « une loi qui trouve d'elle-même accès dans l'âme et qui cepen­ dant gagne elle-même, malgré nous, la vénéra­ tion (sinon toujours l'obéissance) » (Critique de la raison pratique).

L'impératif kantien n'a pas besoin de justification.

La loi de l'attraction morale Bergson critique aussi bien l'idéalisme de Platon que le formalisme de Kant.

L'idée du Bien ne peut fonder l'obligation morale car, en définissant le Bien, on serait forcé de postuler une hiérarchie entre les êtres qui, si elle existe, n'a point besoin de l'idée du Bien pour s'établir.

L'impératif caté­ gorique est, de son côté, le verrou d'une société close qui cherche à protéger les droits qu'elle attribue à l'homme.

Les obligations qu'elle ins­ titue procèdent de son instinct de conservation.

Le paradoxe du devoir est qu'on le considère a priori comme relevant de la coercition, alors qu'il semble s'accomplir selon la force d'attrac­ tion naturelle qui tient ensemble les membres d'une société.

À cette morale statique, Bergson oppose l'aspiration, l'impulsion d'« une morale dynamique, qui est élan, et qui se rattache à la vie en général, créatrice de la nature qui a créé l'exigence sociale » (Les Deux Sources de la morale et de la religion).

Cet élan suscite l'en­ thousiasme et, avec lui, l'adhésion.

C'est le cas, par exemple, des grands hommes dont la force de conviction invite à faire évoluer les formes sociales.

En eux, la pression et l'élan se conju­ guent pour donner lieu à « un effort d'évolu­ tion créatrice ».

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