Comment la justice se situe-t-elle au sein des vertus ?
Publié le 01/02/2020
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PLAN
Introduction : les vertus
I - L'éthique des vertus et la justice
II - La justice, une vertu unificatrice ?
III - Spécificité de la vertu de justice Conclusion : justice et globalité

«
58 La justice
de bonnes manières de s'accomplir et d'exercer sa fonction d'homme.
Or, ce
qui préoccupe Maclntyre, c'est spécialement la question de la justice, à
propos de laquelle nos conceptions sont conflictuelles et sans espoir
d'accord, si nous ne redonnons pas une unité à notre pensée de l'existence
humaine.
Comment la justice se situe+elle donc par rapport aux autres
vertus?
II -La justice, une vertu unificatrice ?
Dans le Protagoras, Socrate affirme que, la connaissance nous rendant
apte à toutes, les vertus n'en font en réalité qu'une.
Souvent, il reconnaît à la
justice une prépondérance, considérant que vivre bien, ou de belle façon,
c'est vivre justement (Criton, 48 b); «la justice n'est-elle pas la vertu
humaine?» (Rép., 335 c).
Dans la République précisement, Platon ne
réduit pas les vertus à une seule, mais sa théorie des parties de l'âme et de la
cité le conduit à accorder à la justice une fonction architectonique, en
faisant l'harmonie nécessaire à l'exercice des autres vertus : sagesse de l'in
telligence et des dirigeants, courage du cœur et des soldats, tempérance
pour les désirs et, dans la cité, pour les producteurs comme pour tous les
autres.
La justice, c'est:« faire la tâche qui est la nôtre» (433 b).
Aristote
va moins loin dans cette unification.
Il distingue plusieurs sens de
«justice».
Mais en Éthique à Nicomaque, V, 3, où il rattache le juste au
légal comme service de l'utilité commune, il présente courage et tempé
rance comme des obligations légales, donc des vertus subordonnées à la
justice, «vertu complète [ ...
] dans nos rapports avec autrui», ou «vertu
toute entière».
Ensuite, Aristote se tourne vers la justice (corrective, distri
butive) comme «vertu partielle».
III -Spécificité de la vertu de justice
Quelques oppositions nous permettent de distinguer ce que la justice a
en propre.
A) Amour propre I altruisme; la prudence est utile à soi-même,
la serviabilité aux autres.
La justice est une vertu de la relation aux autres ;
poussant à ne pas nuire, elle paraît liée à l'altruisme.
Mais elle n'est pas
désintéressée : je ne suis pas exclu de l'ensemble de ceux qui ont des droits,
et il est de mon intérêt d'habiter une société harmonisée.
Ni égoïste, ni
altruiste, elle travaille plutôt au bien commun.
B) Sentiment I raison; des
vertus prolongent un sentiment moral : la bienfaisance, la gratitude ; mais
les sentiments pour les autres sont changeants, se manifestent par saccades,
ne sont pas indifférents à la distance qui me sépare des individus.
A.
»
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