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Comment expliquez-vous que la conscience de notre identité personnelle se maintienne à travers tous les changements auxquels nous sommes soumis?

Publié le 04/09/2015

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conscience

L’impossibilité de rendre compte de ce sentiment par l’association de phénomènes dont Taine avait emprunté l’idée à l’associationisme anglais amena les psychologues à constater qu’il ne nous est jamais donné d’observer les prétendus éléments psychiques dont l’association aboutirait peu à peu à la construction du complexe édifice mental de l’adulte. C’est le complexe qui est primitif, tandis que le simple résulte d’un travail ultérieur d’abstraction. Tout ce que nous expérimentons, le déroulement de notre vie intérieure comme nos représentations du monde extérieur, se révèle structuré, encadré et soutenu par une forme. Nous sommes ainsi amenés à une conception du moi qu’on pourrait appeler structurelle ou gestaltiste (de l’allemand Gestalt, forme) : le sentiment de notre identité personnelle résulte de la permanence, au-dessous du flux des états d’âme changeants, d’une structure ou d’une forme qui nous est propre.

 

Mais il faut bien se garder des images que ces termes nous suggèrent et qui risquent de nous faire retomber dans le mythe de la chose en soi : sous peine de retrouver les difficultés du substantialisme, la structure ou la forme ne doivent pas être conçues comme des choses; en dehors des réalités structurées et informées, il n’y a rien; l’être de la forme et de la structure se confondent avec celui des choses qu’elles informent et structurent. Aussi, sommes-nous tentés de ne voir dans la forme ou dans la structure qu’une disposition accidentelle, la substance des choses étant essentiellement constituée par ces éléments qui se trouvent mystérieusement structurés ou informés. Mais comment expliquer, dans ces conditions, la cohésion des choses et de nos représentations, en particulier la cohésion de notre vie psychologique et le sentiment qu’elle nous donne de former un tout centré autour du moi ?

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« 96 PSYCHOLOGIE Par suite de son dynamisme interne, le vivant change bien plus vite que la matière brute : il naît sous forme d'une cellule microscopique, se développe en un organisme complexe, puis son activité se ralentit jusqu 'à J'arrêt définitif de la mort.

Lorsque, ·comme c'e·st le cas chez l'homme, la vie est doublée de conscience, celle-ci constitue un facteur nouveau de différenciation : l'enfant ne sent pas et ne pense pas comme l'adulte; les intérêts de ce dernier ne sont plus ceux du vieillard.

Enfin, avec 1 'âge et les annéeo;, notre rôle varie dans la société dont nous faisons partie : le petit écolier devient étudiant ou apprenti, puis se fixe dans une pro­ fession qui le classe et dans laquelle il est classé; l'enfant qui pleurait lors de la rentrée scolaire, se détache de sa famille, fonde un foyer, devient à son tour père et grand-père ...

:\Téanmoins, une exi·stence humaine n'est pas constituée par un e~semble de vies qui se juxtaposent ou se succèdent.

Je n'ai qu'une vie tout au long de laquelle je me retrouve moi-même.

B.

La conscience de cette identité.

-D'Mre le même aux diverses étape.s de notre existence nous sommes immédiatement c.onsdents.

Nous percevons notre identité par une intuition véritable dans laquelle il n'y a pa,s encore de distinction enrtre l'objet et le sujet.

Le sentiment d'être le même pré­ cède la pensée et il e-st expérimenté et vécu bien plus.

que pen·sé.

Sans doute, c'est bien aussi par une sorte d'intuition que nom; identifions ordinairement des personnes déjà vues OU! reconnais·sons nos familiers.

Le plus •s•ouvent, 1la reconnaissance est spontanée et non pas réfléchie.

Pour dire d'un camarade qui bougonne : " Il est bien toujours le même "• je n'ai pas besoin d'ébaucher une comparaison entre ce qu'ii était et le caractère que manifeste son attitude présente; je le "·sens , le même.

Cependant, c'est d'une manière bien plus intime que j'ai le sentiment d'être moi.

En effet, l'identité des autres ne m'est sensible au sens vrai dw mot que dans les réactions qu'Hs •suscitent en moi : c'est la similitude des sentiment•s que leur conduite éveille en mon âme qui me fait sentir qu'ils sont toujouvs les mêmes; en définitive, c'est en moi, et non pas en eux, que j'expérimente leur identité.

Au c-ontraire, le sentiment d'être le même est ab-solument immédiat : en reprenant conscience de moi, au réveH, les pens·ées et les sentiments qui me viennent rportent en eux­ mêmes je ne sais quelle tonalité qui les fait sentir miens; et, de même, dans les •sou'Venirs personne}s qu'évoque ma mémoire, je retrouve quelque chose de la chaleur même de la vie, de ma vie.

Ainsi, bien que, apparemment, tout s·oit changé, en nous-même aussi bien qu'autour de nous, nous avons consc.ience de rester le même, d'être toujours nous.

Gomment expiliquer cette persistance du sentiment du moi P Il.

Comment expliquer cette conscience? - Examinons d'ahord si le·s données expériment•ale-s ne nous fourniraient pas une explication satis­ faisante du fait que nou.s venons d'analyser.

Si les >Solutions empiri>ste.s s'avèrent insuffisante,s•, nous devrons recourir à une conception méta· phy:sique.

A.

ExpHcations empiristes.

- a) La conception physiologique est celle qui vient la première à l'esprit.

Elle a été soutenue par RmoT, pour qui, la conscience n'étant qu'un épiphénomène de faits organiques, le senti-. »

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