COMMENT DESCARTES DEMONTRE-T-IL L'EXISTENCE DU MONDE EXTERIEUR?
Publié le 14/05/2014
Extrait du document

INTRODUCTION
Aux idées et aux conceptions des philosophes de l'École d'Oxford qui, peu
à peu, imprégnaient les esprits, les événements répondirent par leur jeu
implacable. Ce fut la Guerre de Cent ans, les Anglais occupant la France, comme
pour incarner inconsciemment et symboliquement cette imprégnation des
doctrines venues d'Angleterre. De même qu'il peut paraître singulier que la
division des esprits entre augustinisme et thomisme, aristotélisme et platonisme,
entre la conception naturaliste oxfordienne et la conception réaliste thomiste, ait
pu avoir, politiquement, cette réplique que furent les luttes entre Armagnacs et
Bourguignons, lesquelles n'ayant en apparence, ni formellement bien entendu,
aucun rapport avec le conflit des idées en elles-mêmes. Mais ces coïncidences
que nous retrouverons au cours des siècles, et plus vivement au XXe, ne laissent
pas de permettre une conjecture hardie, à savoir que ce qui est en l'esprit
s'incarne aveuglément dans un monde sensible. Ces troubles désastreux, ces
ravages, ces cruautés signifiaient en tout cas le passage d'un temps à un autre.
Déjà, au XIVe siècle, nous entrions dans les temps modernes. Et FRANCESCO
PETRARCIA (Pétrarque : né à Arezzo en 1304, mort en 1374) peut être considéré
comme le premier écrivain moderne. Il fut le contemporain du fameux Buridan,
presque celui de Duns Scot, et son père a été l'ami de Dante. Pétrarque considérait la Guerre de Cent ans comme une lutte fratricide qui allait ruiner le
monde chrétien.
PLAN
Introduction ............................................................................................ 1
I. Individualisme et expérience de la liberté. .......................................... 2
a) Theologica platonica ......................................................................... 2
b) L’influence de Platon ........................................................................ 2
c) L’individualisme ................................................................................ 3
II. Conception idéaliste de la Connaissance. ........................................... 4
a) René Descartes ................................................................................. 4
b) L’idéalisme critique .......................................................................... 5
c) Comment Descartes démontre-t-il l'existence du monde extérieur? . 6
III. La science cartésienne ...................................................................... 7
a) La mathématique .............................................................................. 7
b) La biologie cartésienne ..................................................................... 8
c) L’animal-machine ............................................................................. 9
Conclusion ............................................................................................. 11

«
considérait la Guerre de Cent ans comme une lutte fratricide qui allait ruiner le
monde chrétien.
I.
INDIVIDUALISME ET EXP ERIENCE DE LA LIBERT E.
A) THEOLOGICA PLATONICA
La Renaissance est là.
Et Pétrarque aura une autorité intellectuelle et un
prestige durable sur l'Académie florentine du XVe siècle, particulièrement sur
MARSILE FILIN et PIC DE LA MIRANDOL (Cf.
PIERRE DE NOLHAC : Pétrarque et
l'hu manisme ).
Marsile Ficin est né à Figlino, près de Florence, en 1433.
Il était
prêtre, et comme tel, il ne manqua pas de constater, comme l'avait fait
Pétrarque avant lui, que le monde chrétien subissait un très grave ébranlement.
Il s'est donc proposé de r amener au Christ ses contemporains en enseignant
Platon ( Philosophica ingenia ad Christum perveniunt per Platonem : Lettre de
Ficin à Pic de la Mirandole, 1492. Dans ses Commentaires sur l'Epître de Saint
Paul , et dans ses nombreux discours, il cite les Ma ges de Perse, les prêtres
d'Egypte, les philosophes pythagoriciens, Zoroastre, Platon et les Alexandrins,
avec la même conviction que les Pères et les Ecritures.
Il montre dans sa
Theologica platonica que Platon n'interdit pas de croire aux dogmes de la
th éologie hébraïque, chrétienne et arabe concernant la création du monde, et il
établit une rigoureuse concordance entre ce philosophe et Moïse, entre la Bible et
les hymnes orphiques.
D'accord avec Philon (néoplatonicien d'Alex andrie), il se
persuade que Pl aton lui -même n'a puisé ses mystères que dans les livres
hébreux ( De Religione christiana ) tout en s'appuyant sur les Ecritures et l'Ancien
Testament qu'il connaissait fort bien.
De sorte qu'après ses ouvrages De Religione christiana et la Theologia
platon ica , il fut regardé par ses contemporains à l'égal d'un nouveau Platon.
«
Dès mon jeune âge, écrit -il, je fus le disciple de Platon » a t enera relate nomin is
platonici cultor 1, dit -il dans la dédicace de ses Commentaires sur les Dialogues de
Platon à Laure nt de Médicis.
Il puise son inspiration en particulier dans Phèdre et
dans le Phédon pour concilier Platon et le Christ.
A propos, notamment, de la
doctrine platonicienne de la réminiscence, après avoir rappelé que l'homme,
selon Platon, ne se peut souveni r des choses divines s'il n'y est excité par la vue
de leurs « ombres », de leurs « images » perçues par les sens du corps, il
conclut que la doctrine paulinienne selon laquelle les desseins invisibles de Dieu
sont manifestés par la Création, vient directe ment de Platon lui -même.
B) L’INFLUENCE DE PLATON
Dans une lettre à Pellegrin Agli, Ficin expose ainsi la doctrine de Platon :
« Avant de tomber dans le corps, notre âme vivait au ciel où elle se nourrissait
et jouissait, ainsi que le dit Socrate dans le Phédon , de la contemplation de la
vérité, de Dieu.
Mais comme selon Mercure Trismégiste , le plus sage des
1 Marsilij Ficini Florentini in commentaria Platonis ad Laurentium Medicem virum
Magnanimum.
Prooemium, op cit.: “Cum vero ad haec usque secula sol Platonicus nondum palam Latinis
gentibus oriretur, Cosmus Italiae decus, et insignis pietate vir, Platonicam lucem, religioni admodum
salutarem, a Graecis ad Latinos propagare contendens, me potissimum intra suos lares plurimum
educatum, tanto operi destinavit.
Ego autem etsi a tenera aetate nominis Platonici cultor, rem tamem adeo
gravem non meis quidem, sed avi tui Cosmi prosperis auspicijs sum aggressus, sperans divinam opem
tam necessario, tamque pi o officio non defuturam.
Hac ergo in primis spe ductus Academiam sum
ingressus, decemque ex ea Platonis nostri dialogos, Cosmo priusquam naturae concederet, latinos feci..
»
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