Comment concevez-vous, en fait et en droit, les rapports de l'autorité et de la liberté ?
Publié le 27/03/2004
Extrait du document
«
III.
— A quelles conditions l'autorité sauve la liberté.
Essentiellement tutélaire, il arrive trop souvent que l'autorité soit oppressive.
Elle ne respecte, en effet, et nesauvegarde les libertés que sous certaines conditions.
a) Elle doit être motivée, au jugement de ceux qui lui sont soumis.
Nul ne doit décider, diriger, commander sans destitres reconnus.
Le personnel qui compose l'État est, en démocratie, investi du pouvoir par le suffrage populaire.
Lehaut fonctionnaire, l'officier doivent s'imposer à leurs subalternes par l'intelligence et le savoir, attestés dans unconcours, l'expérience technique, l'éclat des services.
Le mot autorité ne prend son plein sens qu'en désignant,outre le pouvoir de contrainte physique, l'ascendant ou le prestige de celui qui le détient.
Par là est sauvée enquelque mesure cette liberté intellectuelle que notre civilisation compromet.
Si la décision de l'État, comme celle del'avocat ou du médecin, me reste, par son contenu, plus ou moins inintelligible, elle m'apparaît pourtant raisonnable,autant que celui qui la prend est notoirement qualifié pour la prendre.
b) Elle doit être révocable.
Justifiée quand on l'assume, elle doit le rester aussi longtemps qu'on l'exerce, ne pass'éterniser arbitrairement malgré l'indignité de son détenteur.
Le gouvernement inerte ou inique doit être renversé, lefonctionnaire prévaricateur révoqué, l'officier incapable rétrogradé ou cassé.
c) Elle doit être non pas massive, mais complexe et divisée.
L'autorité est écrasante quand elle est concentrée,sous toutes ses formes, dans les mêmes mains.
Dans une société de castes, où telle classe en domineuniversellement une autre, politiquement, économiquement, militairement, il ne reste pour les membres de cettedernière aucune chance de liberté.
Il en est autrement quand l'individu dépend à la fois d'autorités diverses.
D'unepart, ces autorités séparées et souvent rivales se compensent et se neutralisent en quelque mesure au bénéfice del'individu : ainsi l'État et l'Église, l'État et la famille, l'État et le syndicat.
D'autre part, l'homme peut occuper diversesplaces dans ces diverses hiérarchies : ainsi, dans leur vie militaire, l'ouvrier peut commander à son patron.
La libertéémerge à l'entrecroisement des dépendances.
Conclusion.
Autorité et liberté ne se font pas simplement antithèse, comme deux éléments inévitables et fâcheusementcontraires de la vie collective.
Elles sont complémentaires.
La liberté de chacun ne .s'assure que par la règle quidéfinit et le pouvoir qui contient les libertés de tous.
Il arrive que l'autorité dévie, qu'elle nie ou ruine la liberté.Encore n'est-ce pas là l'autorité véritable, qui suppose plus que la force : le respect, et qui appelle consentement etlibre adhésion.
L'autorité manque à l'arbitraire du tyran..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- L'autorité authentique augmente la liberté, l'autorité inauhentique la détruit ». Vous examinerez le bien-fondé de cette affirmation, en étuliant les rapports de l'autorité et de la liberté. ?
- Comment concevez-vous les rapports du droit et de la moralité ?
- td droit civil séance 8 l'exercice de l'autorité parentale et ses limites
- ÉCONOMIE PUBLIQUE (De l') et de ses rapports avec la morale et le droit
- DROIT, LÉGISLATION ET LIBERTÉ, Friedrich August von Hayek