Comment $’acquièrent, comment s’altèrent, comment s'effacent les souvenirs ?
Publié le 10/02/2016
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Par le fait même qu’ils sont mon histoire, mes souvenirs s’ordonnent dans le temps ; je ne peux pas modifier les éléments qui les constituent, ni l’ordre chronologique de leur succession ; ils sont classés, forment des ensembles ou des touts, sont localisés dans le passé, c’est-à-dire sinon tous datés, du moins rattachés à des souvenirs plus importants qui portent une date et qui sont comme les points de repère qui jalonnent la ligne idéale de mon passé.
Au contraire, les éléments qui entrent dans nos conceptions imaginaires peuvent être modifiés librement au gré de ma fantaisie. Je peux ajouter, retrancher, combiner. C’est ce que voulait dire W. James, quand il affirmait que la puissance de l’imagination est en raison directe de la puissance de dissocier les souvenirs. Les images, ainsi dissociées,
«
VIE I:::-lTELLECTUELLE Si
DÉVELOPPEMENT
1.- Si nos sensations nous font vivre dans le présent, nos
souvenirs nous font vivre dans le passé, et l'on pourrait être
tenté de dire que nos images nous font vivre dans l'avenir,
mais ce serait là une distinction trop tranchée, et s'il est
vrai que notre imagination est souvent tournée vers le futur,
il faut hien avouer que les images qui constituent nos rêve
ries
et nos fantaisies n'ont souvent aucun caractère temporel.
~\ un certain point de vue même, les
images comme les souvenirs sont les resi
dus de l'expérience passée; c'est du passé
qui renaît, alors même que le passe nous
II.
-Rapports
de l'image
et du souvenir.
sert à construire l'avenir.
L'imag-e et le souvenir sout des
états secondaires par rapport aux sensations qui sont des
états primaires.
L'une et l'autre sont de même nature; ce
sont des états faibles, c'est-à-dire des états moins intenses,
moins nets, moins riches que les sensations, qu·e l'on a qua
lifiées d'états forts.
Il est doue exact de dire avec Taine que
les images et les souvenirs sont également refoulés par les
~ensations, qui représentent pour nous la réalité actuelle.
On voit que l'on tle peut traiter la question des rapports et
des différences de l'image ct du souvenir sans tenir compte
de la sensation qui est leur :-;ource commune.
1° L'image, en efl'et, est une sensation
renaissante et affaiblie ; et le souvenir à
son tour est une image, mais c'est une
image reconnue.
L'idée de passé, qui n'est
III.- Différences entre l'image et le souvenir.
pas nécessaire ; l'ima'l'e, est constitutive elu souvenir.
L'image sans doute est une réédition, une reproduction d'un
état de conscience antérieur, mais si c'est un phénomène
répété, je ne sais pas ou je ne pense pas que c'est un phéno
mène répété; au lieu que le souvenir, c'est le sentiment du
déjà vu, ou mieux du déjà vécu.
2° Et ce n'est pas assez de dire que dans le wuvenir c'est
le passé
qui renaît et qui est reconnu; c'est mon passé, avec
ces
caractères « de chaleur et d'intimité " qui font de mes.
»
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