Commandement et obéissance. Quels sont d'après vous les sentiments qui doivent inspirer celui qui commande et celui qui obéit ?
Publié le 15/06/2009
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Introduction. — Nous ne pourrions pas vivre humainement sans l'aide d'une autorité qui encadre notre vie, soutienne notre bonne volonté et défende notre indépendance. L'enfant, en particulier, a besoin d'être défendu, non seulement contre les autres, mais aussi contre lui-même : il n'y a pas d'éducation sans éducateur et l'éducateur est désarmé s'il ne peut pas se faire obéir.
Mais les principes d'égalité et de liberté qui se sont répandus dans le monde moderne nous ont rendu très pénible l'obligation de nous soumettre à un autre. Aussi ceux qui commandent comme ceux qui obéissent doivent-ils faire effort pour que les relations entre supérieur et inférieur n'altèrent pas la sérénité des âmes.
I. — SENTIMENTS QUI DOIVENT INSPIRER CELUI QUI COMMANDE
A. A l'égard de ses fonctions. — La disposition fondamentale du chef consiste dans le sentiment de ses devoirs plutôt que dans celui de ses droits : droits qui ne lui sont concédés que comme moyens d'accomplir son devoir. On ne reçoit pas l'autorité pour en jouir comme d'un privilège personnel, mais pour assurer un service : c'est évidemment le cas du militaire, du fonctionnaire, des parents ; mais le détenteur de la propriété privée lui-même n'échappe pas à ce principe, car la propriété privée a aussi une fonction sociale.
Ensuite, celui qui commande doit avoir le véritable sentiment de sa responsabilité : la mauvaise marche du service qu'il dirige doit l'affecter comme s'il en était personnellement cause ; sans doute, elle tient souvent à la négligence ou à la faute de ses subordonnés, mais au lieu d'en faire systématiquement tomber la responsabilité sur ceux-ci, pour se couvrir vis-à-vis de ses chefs ou de l'opinion, il doit être plutôt porté à attribuer leur défaillance à la maladresse de sa direction.
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- ... dans un Etat et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même mais un sujet. Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre XVI. Commentez cette citation.
- « Dans un État et sous un commandement pour lesquels la loi suprême est le salut de tout le peuple, non de celui qui commande, celui qui obéit en tout au souverain ne doit pas être dit un esclave inutile à lui-même, mais un sujet. » Spinoza, Traité théologico-politique, 1670. Commentez cette citation.
- Commandement et obéissance de SPINOZA
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