Cogito, je pense donc je suis
Publié le 07/10/2013
Extrait du document
«
Le texte se déploie en deux paragraphes.
Le premier établit que le " Je pense " est une vérité
première et le fondement de la philosophie (" Mais...cherchais ").
Le deuxième examine la nature de la pensée
et du sujet pensant : l'âme est une substance distincte du
Dans le premier mouvement du texte, c'est-à-dire dans le premier paragraphe, Descartes découvre, au sein du
doute, une première vérité : la réalité indubitable de la pensée et de l'être. (7) Il aboutit à cette conclusion à
partir d'un constat que chacun peut reprendre à son compte : je peux certes douter de tout, mais, pour ce faire,
encore faut-il être et exister (" Je pris garde...quelque chose"); cette réalité de la pensée et cette certitude de
l'existence, qui s'offrent dans l'acte même de douter et de penser, constituent la vérité première de la
philosophie (" et remarquant...cherchais"). (8) Cette première partie du texte est ainsi tout entière consacrée à
l'expérience que fait le sujet de la certitude de sa propre existence, expérience capitale, en ce qu'elle présente
une issue à la démarche sceptique et instaure la pensée consciente dans une position fondatrice (9) .
La première ligne part d'un constat ("Je pris garde que..."), d'une observation, c'est-à-dire, non d'un
raisonnement abstrait ou abscons, mais d'une découverte existentielle : il m'est loisible, en théorie, de douter
de tout ce qui existe mais, dans le doute, je fais l'expérience que je suis. (10) En effet, dans les lignes qui
précédent ce texte, Descartes a d'abord développé un doute radical et absolu, ce que rappelle la proposition
subordonnée circonstancielle de temps : " pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux " .
Pour
atteindre le vrai, il est nécessaire de faire porter le doute sur la totalité des choses - les sens, les vérités
mathématiques, le corps, le monde extérieur, Dieu lui-même; il s'agit de savoir si quelque vérité peut subsister,
droite et ferme, après que Descartes a fait " table rase " de toutes ses anciennes opinions.
Aussi convient-il de
rappeler que l'ambition du philosophe consiste à déterminer une vérité si solide qu'elle puisse servir de
fondement à toute autre connaissance humaine, et de modèle de clarté et de solidité à toute autre vérité. .
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