Claude Lévi-Strauss, Michel Foucault, Herbert Marcuse

« authentiques civilisations dites « prmuuves , qu'il serait pourtant possible de sauver si seulement nous savions les regarder.

Cet appel revient, tout aussi angoissé, dans son dernier livre, l'Origine des manières de table, dont nous voudrions donner un extrait significatif : En ce si~cle où l'homme s'acharne à détruire d'innombrables formes vivantes, apr~s tant de sociétés dont la richesse et la diversité constituaient de temps immémorial le plus clair de son patrimoine, jamais sans doute il n'a été plus néces­ saire de dire, comme font les mythes, qu'un humanisme bien ordonné ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l'homme, le respect des autres êtres avant l'amour-propre; et que même un séjour d'un ou deux milliers d'années, sur cette terre, puisque de toute facon il connaît un terme, ne saurait servir d'excuse à une esp~ce quelconque, fût-ce la nôtre, pour se l'approprier comme une chose et s'y conduire sans pudeur ni discrétion.

Pour l'ethnologue, il est tragique d'assister à l'engloutissement de mondes à la dérive, dont certains exemples offrent le spectacle de sociétés encore fidèles à leur tradition, non encore gangrenés par les sous-produits de la civilisation industrielle.

Au fond de la forêt amazonienné, Claude Lévi-Strauss rencontre la tribu des Bororo.

Devant une société encore vivante et fidèle à sa tradition, le choc est si fort qu'il déconcerte .

(Tristes Tropiques.) Pour comprendre la vie sociale des Bororo, il faut observer que les diverses familles sont disposées selon des axes de clans, groupes et sous-groupes.

Il faut, par une interpréta­ tion méthodique, saisir ces axes et liaisons : c'est la première démarche du structuralisme.

Voici la description du village Bororo : Le village circulaire de Kejara est tangent à la rive gauche du Rio Vermelho.

Celui-ci coule dans une direction approxi­ mative est-ouest.

Un diam~tre du village, théoriquement parall~le au fleuve, partage la population en deux groupes : au nord les Gera( ...

), au sud les Tugaré.

Il semble- mais le point n'est pas absolument certain - que le premier terme signifie :faible, et le second :fort.

Quoi qu'il en soit, la divi­ sion est essentielle pour deux raisons : d'abord, un individu. »