Claude BERNARD: Le physiologiste et le médecin
Publié le 12/11/2011
Extrait du document

«Le physiologiste et ·le médecin ne doivent jamais oublier que l'être vivant forme un organisme et une individualité. Le physicien et le chimiste, ne pouvant se placer en dehors de l'univers, étudient les corps et les phénomènes isolément pour eux-mêmes, sans être obligés de les rapporter nécessairement à l'ensemble de la nature. Mais le physiologiste, se trouvant au contraire placé en dehors de l'organisme animal dont il voit l'ensemble, doit tenir compte de l'harmonie de cet ensemble, en même temps qu'il cherche à pénétrer dans son intérieur pour comprendre le mécanisme de chacune de ses parties. De là il résulte que le physicien et le chimiste peuvent repousser toute idée de causes finales dans les faits qu'ils observent. ; tandis que le physiologiste est porté à admettre une finalité harmonique et préétablie dans le corps organisé dont toutes les actions partielles sont solidaires et génératrices les unes des autres. Il faut donc bien savoir que, si l'on décompose l'organisme vivant en isolant ses diverses parties, ce n'est que pour la facilité de l'analyse expérimentale, et non point pour les concevoir séparément. En effet, quand on veut donner à une propriété "'hysiologique sa valeur et sa véritable signification, il faut toujours la rapporter à l'ensemble et ne tirer de conclusion définitive que relativement à ses effets dans cet ensemble.«
Claude BERNARD.
Il s'agit de considérer deux objets de connaissance scientifique :le monde inanimé, la matière qu'étudient la physique et la chimie, et le monde vivant qu'étudient la physiologie et la médecine ; de considérer également la nature de ces objets et les méthodes de ces diverses sciences.

«
Quelle est la nature particulière de l'être vivant par oppo
sition à l'objet · inanimé ? Les phénomènes physiologiques
sont-ils comme les phénomènes physiques, réductibles à des
éléments à partir desquels
ils pourraient être.
compris ?
C.
Réponse à la question :
a) ldé~ générale:
L'être vivant a des caractères qui lui sont propres qui
procèdent d'une entité plus profonde .
«la vie», et si la
physiologie est .une science rigoureuse elle a cependant ses
méthodes propres distinctes de celles de la physique
et de la
chimie.
b) Structure logique du texte :
-
«L'être vivant forme un organisme et une individualité»,
c'est «Un ensemble harmonieux» où transparaît une «finalité
harmonique et préétablie», tandis que.
les phénomènes de
l'univers peuvent être étudiés «isolément pour eux-mêmes»
sans répondre à une cause finale.
- C'est pourquoi ce n'est que «pour lo facilité de l'analyse
expérimentale» que la méthode de la physiologie ou de la
biologie est la même que celle de la physique
et de la chimie.
Analyse du texte
A.
Explication commentée :
a) «Le physicien et le chimiste» ne peuvent «se plocer en
dehors de
l'univers».
Les sciences de la nature (comme la
physique qui étudie les propriétés générales des corps et
la ch~ie qui en étudie la nature et les propriétés) partent
de
la considération des phénomènes eux-mêmes.
Or
l'homme, sujet de l'étude fait partie de cet univers qu'il
considère ne pouvant l'observer de l'extérieur.
Comment
peut-il procéder
pour le connaître ? «En étudiant les corps et les phénomènes isolément pour eux-mêmes» : étudier
les éorps revient
à les décomposer, les isoler, les considérer
à part.
La science en effet admei que tout c6rps est dé
composable en molécules, elles-mêmes composées d'atomes.
»
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