Cicéron et les devoirs
Publié le 27/02/2008
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- Les raisons pour lesquelles, manquant à une règle morale, on néglige de s'opposer à l'injustice sont diverses. On ne veut pas se faire des ennemis, on craint la peine ou la dépense, ou encore c'est la négligence, la paresse, l'apathie, la préoccupation exclusive qu'on a de ses études ou de ses affaires, qui empêchent qu'on ne défende ceux qu'on devrait défendre et qui font qu'on les laisse dans l'abandon. Il faut donc craindre de mériter le reproche adressé par Platon aux philosophes : ils s'appliquent à la recherche de la vérité et, parce qu'ils méprisent et tiennent pour un pur néant les avantages que la plupart des hommes poursuivent avec ardeur et se disputent âprement, ils croient être justes. Ils le sont en ce sens qu'ils s'abstiennent de cette sorte d'injustice qui consiste à nuire aux autres, mais ils tombent dans l'autre sorte puisque, dans leur ardeur d'étudier, ils abandonnent ceux qu'ils devraient protéger. C'est pourquoi Platon pense qu'ils ne consentiront pas à s'occuper de la chose publique s'ils n'y sont pas obligés. Il serait plus conforme à la justice qu'ils le fissent volontairement : la bonne action elle-même, pour mériter le nom de juste, doit être accomplie volontairement. Il y a des gens qui, soit par souci de leur propre avoir, soit par malveillance pour les hommes, déclarent qu'ils s'occupent de leurs affaires et semblent ne faire de tort à personne; ils sont exempts de l'une des deux sortes d'injustice mais non de l'autre. Ils se retranchent en effet de la vie sociale, n'y collaborent pas, ne mettent à son service ni leur activité, ni aucune de leurs facultés. CICERON- Thème (ce dont il est question) : Il s'agit ici d'un extrait d'un texte de Cicéron dans lequel l'auteur mène à la fois une analyse morale et politique du comportement de comportement de l'homme juste envers autrui. - Problème (ce qui fait question) : Cicéron pose la question de savoir si le fait de se comporter conformément à des principes universels suffit à être juste, ou si au contraire, il ne faut pas en plus s'occuper d'autrui, surtout si il est en position de faiblesse. - Thèse (proposition philosophique défendue par l'auteur) : Pour Cicéron, il ne suffit pas de connaître la vérité pour être juste et bon. Cette conclusion morale va être ensuite étendue au domaine politique pour savoir de quelle manière il convient de se comporter dans la Cité. - Structure (manière dont est composée le texte) à Si le commentaire est composé, il faut dégager 3 thèmes, 3 manière d'aborder le problème par l'auteur, et dans le corps du commentaire, commenter et développer ces thèmes en s'appuyant sur le texte, sans le suivre linéairement. Si le commentaire est linéaire, il est possible de découper le texte en 2 ou 3 parties, de dégager leur thème, et de les commenter ligne à ligne. Nous allons ici, pour des besoins de compréhension, utiliser la méthode du commentaire linéaire : Au départ « Les raisons pour lesquelles…on les laisse à l'abandon. » : Cicéron énonce simplement diverses raisons pour lesquelles on ne d »sire pas toujours se mettre à la disposition d'autrui, ou le secourir. « Il faut donc craindre de mériter… ceux qu'ils devraient protéger.» : L'auteur reprend l'argument de Platon et essaie de l'appliquer à son raisonnement : l'homme qui connaît la vérité n'est pas le plus juste. « C'est pourquoi Platon pense… aucune de leurs facultés » : Cicéron donne une dimension politique à son raisonnement en l'étendant au gouvernement de la Cité et à la vie sociale.
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