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CHRISTIANISME ET PHILOSOPHIE

Publié le 30/10/2009

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philosophie
Le christianisme en tant que tel n'est pas une philosophie. Une philosophie est en effet constituée par la raison tandis que le christianisme est une religion révélée. Il se donne pour origine la Parole même de Dieu. La relation du Christ et du disciple chrétien ne forme pas un couple philosophique comme la relation de Socrate et de Platon, de Plotin et de Porphyre. Ce n'est pas en étant un modèle au sens humain du mot, ce n'est pas seulement en donnant un enseignement, en exerçant une action pédagogique à la manière des Maîtres grecs que le Christ opère le salut du monde. C'est par l'efficace surnaturel de sa mort qu'il est notre Rédempteur. Des mystères tels que celui de la Sainte Trinité, celui de la Rédemption montrent bien que le contenu du christianisme n'est pas un contenu philosophique rationnel. Saint Paul disait déjà que le christianisme substitue la folie de la croix à la sagesse des païens. La rédemption traduite dans le langage de la raison est un scandale : Dieu-père fait mourir Dieu-fils pour satisfaire à la Justice de Dieu. La foi seule peut accepter ce mystère. Tandis que toute philosophie vise — en dehors du temps — un système cohérent de vérités, le contenu de la foi chrétienne est essentiellement historique. Il s'agit de croire à des événements qui se sont succédé dans le temps : la création, la chute, la rédemption... qui sont des actes libres successifs et non pas des propositions enchaînées « géométriquement «.


philosophie

« CHRISTIANISME ET PHILOSOPHIE Nous avons voulu grouper sous ce titre diverses philosophies qui n'ont de commun que d' êtrt nées en milieu chrétien.

C'est que la confrontation avec le christianisme est une des épreuves où la philosophie révèle le mieux son essence.

Non qu'il y ait, d'un côté, le christianisme unanime, et de l'autre, la philosophie unanimt.

Au contraire, ce qui était frappant dans la discussion fameuse qui eut lieu sur ce sujet il y a vingt-cinq ans ( 1), c'est qu'on y devinait, derrière le différend sur la notion de philosophie chrétienne ou sur l'existence de philosophies chrétiennes, un autre débat plus profond sur la nature de la philosophie, et qu'ici les chrétiens n'étaient pas tous du même côté, ni les non-chrétiens.

E.

Gilson et ].

Maritain disaient que la philosophie n'est pas chrétienne dans son essence, qu'elle l'est seulement dans son état, par le mélange dans un même temps et finalement dans un même homme de la pensée et de la vie religieuse, et en ce sens, ils n'étaient pas si loin d' E.

Bréhier, qui séparait la philosophie comme système rigoureux de notions et le christianisme comme révélation d'une histoire surnaturelle de l'homme, et concluait, pour sa part, qu'aucune philosophie commt philosophie ne peut être chrétienne.

Par contre, quand L.

Brunschvicg, pensant à Pascal et à Male­ branche, réservait la possibilité d'une philosophie qui constate la discordance de l'existence et de l'idée, et donc sa propre insuffisance, et introduise par là au christianisme comme interprétation de l'homme et du monde existants, il n'était pas si loin de M.

Blondel, pour qui la philosophie était la pensée s'apercevant qu'elle ne peut« boucler», repérant et palpant en nous et hors de nous une réalité dont la conscience philosophique n'est pas la source.

Passé un certain point de maturité d'expérience ou de critique, ce qui sépare ou réunit les hommes n'est pas tant la lettre ou la formule finale de leurs convictions, mais plutôt, chrétiens ou non, la manière dont ils traitent leur propre dualité et organisent en eux-mêmes les rapports du notionnel et du réel.

La vraie question, qui est au fond du débat sur la philosophie chrétienne, est celle du rapport de l'essence et de l'existence.

Admettrons-nous une essence de la philosophie, un savoir philoso- (x) La notion de jJhilosojJhie chrétienne.

Bulletin de la Société française de Philosophie.

Séance du 21 mars 1931.

104. »

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