Charles Batteux - Les Beaux Arts réduits à un même principe
Publié le 01/12/2014
Extrait du document
«
la tekhne, utilisent tout simplement la nature, alors que les "beaux-arts" imitent la nature pour but d'arriver au
plaisir.
Les beaux-arts imitent donc pour atteindre le plaisir.
Afin d'expliquer les beaux-arts, Batteux fait une comparaison entre l'histoire et la poésie.
Cela rappelle aussi la
pensée aristotélicienne distinguant l'histoire de la poésie d'après leur objet : le vrai et le vraisemblable.
L'histoire est banale, commune.
Elle ne nous fait pas pour ainsi dire « rêver » alors que la poésie est justement
tout l'inverse.
En ce sens la poésie, bien qu'elle sort de l'imagination, ou peut-être justement à cause de cela est
plus épurée, plus noble et plus philosophique selon les termes d'Aristote.
Batteux écrit que « L'histoire nous
fait languir dans une espèce d'esclavage, et dans la poésie, notre âme jouit avec une complaisance de son
élévation et de sa liberté » Si nous suivons cette logique, le goût demande la belle nature.
Qu'est-ce que la belle
nature ? C'est la perfection.
Comme c'est « celle qui est la plus parfaite en soi », c'est ce qui nous rapproche le
plus de la perfection.
Si nous allons jusqu'au bout de cette pensée, l'oeuvre d'art à son plus haut point de
perfection pourrait mieux parler de la nature que celle-ci et deviendrait même une seconde nature !
Les moyens d'imitation des beaux-arts sont très variés, en allant des couleurs pour la peinture, ou du son pour
la musique.
Cela aboutira au premier principe de l'esthétique au XVIIIe siècle : l'unité des arts se fond sur leur
principe d'imitation, malgré la diversité de leurs moyens, et aussi par leur objectif commun d'atteindre le plaisir.
Nous verrons cela plus amplement par la suite.
Comment imiter la belle nature selon Batteux
Afin de mettre en place les lois du goût pour accéder à la « belle nature », il faut pouvoir bien imiter grâce à la
capacité d'observer la nature et de faire une sélection des plus belles parties afin de concevoir un ensemble et
une recomposition agréable.
Tout ce processus repose sur une observation délicate qui se fait avec l'esprit à la
place des yeux, afin de voir l'essence de la nature, idéale et concevable, au lieu de ne voir que sa forme
sensible et matériel.
Tout ceci est guidé par l'idée de la perfection, elle-même déduite de la nature.
Puis, d'après
ces observations, il faut voir ce que cela nous fait ressentir et se demander ensuite pourquoi et comment nous
réagissons ainsi face à ces objets.
D'après la première observation, Batteux fera deux déductions.
La première sera que les objets de l'art doivent
être des objets d'intérêts qui auraient un lien avec nous.
Or, ce qui nous intéresse le plus ce sont les oeuvres.
»
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