Chaque individu est il virtuellement un ennemi de la societe ?
Publié le 27/02/2008
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Qui le désigne en tant que tel ? Si
l?ennemi est celui qui remet en cause l?essence même de notre être (cf.
définition de l?hostilité donnée par Carl Schmitt dans La Notion de politique),
celui qui se rend coupable d?un crime particulièrement infâme est-il un « ennemi
de la civilisation » ?
- Le concept juridique d?hostis humanis generis (« ennemi
du genre humain ») apparaît comme synonyme de la notion d? « ennemi de la
civilisation ». Or, ceux à qui l?on appliquait cette définition (au premier lieu
desquels les pirates) étaient dénués de toute citoyenneté, et par conséquent de
protection étatique (par contraste avec les corsaires) : l? « ennemi de la
civilisation » est d?abord un apatride qui ne bénéficie de la protection d?aucun
Etat. A ce titre, il semble être rejeté dans l?état de nature hobbesien, dans
lequel « l?homme est un loup pour l?homme », l?état de droit laissant la place à
l?omniprésence de la violence.
- L? « ennemi de la civilisation » n?est dès lors pas
fondamentalement caractérisé par l?horreur de ses crimes (la piraterie n?étant
pas pire qu?un régicide ou qu?un parricide) mais par son statut extra-juridique.
C?est donc l?Etat qui désigne qui est « ennemi de la civilisation ». Celui
qu?on décrète tel (pirate, juif lors du nazisme, « ennemi du peuple » sous
Staline, « subversion » gauchiste lors de la « sale guerre » en Amérique latine,
voire « terroriste » aujourd?hui) est privé de tout droit et de toute protection
juridique (cf. G.
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