Chacun d'entre nous n'est-il pas, par sa manière de vivre, le premier responsable de la justice ou de l'injustice ?
Publié le 27/02/2008
Extrait du document
«
PLATON, République "Déclaration de la vierge Lachésis, fille de la Nécessité : Âmes éphémères, vous allez commencer une nouvelle carrière etrenaître à la condition mortelle.
Ce n'est point un génie qui vous tirera au sort, c'est vous-mêmes qui choisirez votre génie.Que le premier désigné par le sort choisisse le premier la vie à laquelle il sera lié par la nécessité.
La vertu n'a point demaître : chacun de vous, selon qu'il l'honore ou la dédaigne, en aura plus ou moins.
La responsabilité appartient à celui quichoisit.
Dieu n'est point responsable." i...] C'est là, ce semble, ami Glaucon, qu'est pour l'homme le risque capital ; voilàpourquoi chacun de nous, laissant de côté toute autre étude, doit surtout se préoccuper de rechercher et de cultiver celle-là, de voir s'il est à même de connaître et de découvrir l'homme qui lui donnera la capacité et la science de discerner lesbonnes et les mauvaises conditions, et de choisir toujours et partout la meilleure, dans la mesure du possible.
En calculantquel est l'effet des éléments dont nous venons de parler, pris ensemble puis séparément, sur la vertu d'une vie, il saura lebien et le mal que procure une certaine beauté, unie soit à la pauvreté soit à la richesse, et accompagnée de telle ou telledisposition de l'âme ; quelles sont les conséquences d'une naissance illustre ou obscure, d'une condition privée oupublique, de la force ou de la faiblesse, de la facilité ou de la difficulté à apprendre, et de toutes les qualités semblables del'âme, naturelles ou acquises, quand elles sont mêlées les unes aux autres ; de sorte qu'en rapprochant toutes cesconsidérations, et en ne perdant pas de vue la nature de l'âme, il pourra choisir entre une vie mauvaise et une vie bonne,appelant mauvaise celle qui aboutirait à rendre l'âme plus injuste, et bonne celle qui la rendrait plus juste, sans avoir égardà tout le reste ; car nous avons vu que, pendant cette vie et après la mort, c'est le meilleur choix qu'on puisse faire.
3.
Notre mode de vie reflète le choix ou non de la justice au quotidien ARISTOTE, Ethique à Nicomaque « En menant une existence relâchée les hommes sont personnellement responsables d'être devenus eux-mêmes relâchés,ou d'être devenus injustes ou intempérants, dans le premier cas en agissant avec perfidie et dans le second en passant leurvie à boire ou à commettre des excès analogues.
En effet, c'est par l'exercice des actions particulières qu'ils acquièrent uncaractère du même genre qu'elles.
On peut s'en rendre compte en observant ceux qui s'entraînent en vue d'unecompétition ou d'une activité quelconque : tout leur temps se passe en exercices.
Aussi, se refuser à reconnaître que c'està l'exercice de telles actions particulières que sont dues les dispositions de notre caractère est le fait d'un espritsingulièrement étroit.
En outre, il est absurde de supposer que l'homme qui commet des actes d'injustice oud'intempérance ne souhaite pas être injuste ou intempérant.
Et si, sans avoir l'ignorance pour excuse, on accomplit desactions qui auront pour conséquence de nous rendre injuste, c'est volontairement qu'on sera injuste.
» Transition : ceci implique que nous soyons libres de toutes nos actions de tout nos choix, l'imputabilité de la justice et /ou de l'injustice tient-elle dans un monde où nous serions entièrement déterminés Cependant si nous sommes totalement déterminés, comment réellement imputer quelque responsabilité que cesoit – et essentiellement la plus fondamentale celle de la justice ou de l'injustice ? II.
1.
La « notion complète leibnizienne » : nous sommes déterminés à être ce que nous sommes et à faire ce quenous ferons « Il est premièrement très manifeste que les substances créées dépendent de Dieu qui les conserve et même qui lesproduit continuellement par une manière d'émanation comme nous produisons nos pensées.
Car Dieu, tournant pour ainsidire de tous côtés et de toutes les façons le système général des phénomènes qu'il trouve bon de produire pourmanifester sa gloire, et regardant toutes les faces du monde de toutes les manières possibles, puisqu'il n'y a point derapport qui échappe à son omniscience ; le résultat de chaque vue de l'univers, comme regardé d'un certain endroit, estune substance qui exprime l'univers conformément à cette vue, si Dieu trouve bon de rendre sa pensée effective et deproduire cette substance.
Et comme la vue de Dieu est toujours véritable, nos perceptions le sont aussi, mais ce sont nosjugements qui sont de nous et qui nous trompent.
Or nous avons dit ci-dessus et il s'ensuit de ce que nous venons de dire,que chaque substance est comme un monde à part, indépendant de toute autre chose, hors de Dieu ; ainsi tous nosphénomènes, c'est-à-dire tout ce qui nous peut jamais arriver, ne sont que des suites de notre être ; et comme cesphénomènes gardent un certain ordre conforme à notre nature, ou pour ainsi dire au monde qui est en nous, qui fait quenous pouvons faire des observations utiles pour régler notre conduite qui sont justifiées par le succès des phénomènes.
»
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