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CARNÉADE et le sophisme du «Menteur»

Publié le 02/11/2009

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Successeur d'Arcésilas à la Nouvelle Académie, il est le type même du savant distrait et peu soigneux de sa personne, mais dont la parole rayonne comme d'un feu intérieur. Son éloquence d'ailleurs lui valut de mériter la reconnaissance de ses concitoyens quand il plaida la cause d'Athènes devant le Sénat romain qu'il séduisit. Il était, comme on dit aujourd'hui, «imbattable«, et Cicéron dit de lui qu'en tout débat d'idées toujours il triompha et jamais ne fut battu.  Comme Arcésilas, il conteste tant la représentation compréhensive des stoïciens que la représentation sensible des épicuriens. On le tient pour le père de l'Ecole probabiliste. S'il est vrai, selon celle-ci, que le sage n'affirme rien, ce n'est pas une raison pour qu'il ne préfère pas ceci à cela. C'est dire, en d'autres termes, qu'il existe, au point de vue de l'action, d'une part, un point de vue subjectif et pas de point de vue objectif et, d'autre part, que subjectivement toute action est raisonnable qui s'assure du plus probable, qui est la plus prudente.  Par ailleurs, si le sage n'affirme rien, ce n'est pas une raison pour qu'il ne juge pas ceci plus probable que cela. Ainsi, il est plus probable que ceci soit une corde plutôt qu'un serpent. Un examen attentif permettra de m'en assurer. Mais si le temps presse, comme toujours quand il s'agit d'agir, et rend donc l'examen prudent impossible, il vaut mieux ne pas se préoccuper d'objectivité incertaine ou probable, mais fuir raisonnablement.   

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