Caractérologie de la timidité

« tendance.

Qu'elfe 'soit incHnation ou sentiment, le fait est là.

C'est ·une phobie soôale, selon Pierre Janet, ou Ia ma'f,aidie de l'idéa:f : car ·fe timide ·est celui qui a peur d'avoir peur, à la façon du héros de l'opérette de Bizet.

Il redoute la société, tout en cherchant à bien faire.

le timide est un perpétuel ·insatisfait de 'lui-même, et la timidité est une impuissance à agir, faute de pouvoir croire à l'effica.cité de •son action, et non par }rrésolufion.

ila déprédation de soi•même est telle que •la timidité apparaît comme l'antithèse de .f'orgueil.

2.

Mais i·l faut la disting·uer de :l'humi·lité - qui est le refus de se connaître •comme tel - de· la maladres·se ou de la gaucherie extérieure, du •scrupule ou de l(a retenue, de l'emba•rras 'OU de !l·a' taciturnité, de la réserve ou de ·la honte : « la différence de Jo honte à la timidité, dit M.

J.

lacroix, c'est que la première considère ce qu'on a fa'it et ce qu'on est devenu, la seconde la diffé­ rence ·entre ce qu'on est et ce qu'on a-urait dû être».

Tout timide est donc un ~scrupu·leux, un consciencieux: mais i·l y a plus encore dans la timidité.

li y a un refus d'affronte­ ment : une fuite devant autwi.

le timide cherche à se ·soustraire au contact humain, mais à :l'encontre du sa·u­ va·ge, du mi~nthrope ou du peureux, 'il voudrait faire 1le contraire.

C'est un ami des hommes qui devient 11e bour­ reau •de soi-même, I'Heautontimoroumenos.

3'.

Le timide tombe donc dans une crise dite d'·intimi­ dation où il perd tous ses moyens dans une panique affec­ •tive, dans •une débâcle 'intellectuelle et dans l'inertie de l'a·ctivité : c'est ·la paralysie menta'le dans toute son ampleur.

Il.

E~PLICA Tl ON DE LA TIMIDI"PÉ 1.

L'explication da·ssique peut être prise chez Dugas, chez le docteur Hartenberg ou .chez Amie!.

C'est ou célè-. »