Caractériser et comparer les idées du vrai, du beau, du bien; les rattacher à leur premier principe.
Publié le 31/05/2011
Extrait du document
Exorde. — Nos idées se partagent en deux grandes classes, les idées contingentes et les idées nécessaires; c'est à cette dernière catégorie qu'appartiennent les idées du vrai, du, beau, du bien; il n'est guère d'idées qui aient pour l'homme une importance plus considérable, puisque celle du vrai donne naissance à la science, celle du beau aux arts et aux lettres, celle du bien à la morale. Ces idées résument donc pour nous presque tout le monde moral.
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sciences physiques sont un catalogue de lois, et, comme la loi est un rapport nécessaire résultant de la nature deschoses, il est facile de voir que l'idée d'ordre est la base des sciences physiques ; les sciences naturelles reposentsur des classifications, c'est-à-dire sur l'ordre; les sciences mathématiques, comme la géométrie, ont pour caractèreessentiel d'aller de certains principes aux conséquences par des déductions rigoureuses; cet enchaînement logiquedes idées éveille encore dans l'esprit l'idée d'ordre ; les sciences morales ont également pour but la déterminationdes lois qui régissent le monde moral, lequel n'est pas plus que le monde physique abandonné aux caprices d'unaveugle hasard ; ainsi la psychologie a pu déterminer quelles sont les lois de la mémoire, de l'association des idées,etc.
; en histoire, c'est un fait constant, c'est-à-dire une loi, que toute société qui n'a plus le respect des lois estdestinée à subir, comme les Romains, la domination d'un maître, ou à devenir, comme la Pologne, la proie del'étranger.
En morale, l'ordre est si bien la condition de la pratique du bien qu'Aristote a pu dire que la vertu était unmilieu entre deux extrêmes.
L'ordre est donc la loi des sciences et la condition du bien.
Il en est de même pour l'artet la littérature.
En effet, la musique ne saurait subsister sans le rythme, sans la cadence, sans la mesure, c'est-à-dire sans l'ordre; la peinture ne serait qu'un amas confus et grotesque de lignes et de formes, si elle ne respectaitpas les lois de la proportion et de la perspective; de même, en littérature, l'unité de composition est une de ces loisqui s'imposent aux esprits les plus rebelles ; il faut
Que le début, la fin, répondent au milieu;
Harpagon ne saurait être au dernier acte autre qu'il était au premier :
Servetur ad imum,Qualis ab incepto processerit;
la beauté ne saurait donc se passer de l'ordre.
Résumé.
— On voit que ces idées du vrai, du beau et du bien sont des idées nécessaires et universelles, puisquetous les hommes cherchent à connaître la vérité, s'efforcent de pratiquer le bien et sont heureux de contempler lebeau.
Il y a donc entre ces idées ded rapports étroits, bien qu'elles soient séparées par des différences réelles; leurunité tient à ce qu'elles découlent d'une idée commune, l'ordre, sans lequel il ne saurait y avoir ni science, ni art, nivertu..
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