Calliclès Platon le Gorgias
Publié le 17/05/2014
Extrait du document
«
Calliclès est un personnage fictif que Platon a mis en scène pour exposer ses idées et
ses opinions.
Il semble qu’à « l’état de nature » on puisse constater l’existence, et donc la
possibilité d’un droit « naturel » appelé droit du plus fort.
Cependant, cela semble injuste aux
yeux de la loi.
Mais qui pose les lois ? Pourquoi ? Et dans quels intérêts ?
Tout d’abord, « les faibles », considérés comme « la masse des gens » représentent les
classes sociales les plus faibles (les paysans, les agriculteurs…), ayant une essence inférieure
aux autres classes sociales plus élevées notamment les bourgeois, les nobles, le clergé…
Ainsi, d’après Calliclès, on peut donc les qualifier de personnes faibles.
Or la démonstration
de Calliclès s’apparente à un paralogisme puisque l’on détecte une force de persuasion : en
effet Calliclès à glisser habilement une prémisse fausse ou incertaine pour asséner
l’adversaire.
D’après son argumentation, « les faibles » sont « la masse des gens ».
Or, « la
masse des gens » n’est pas forcément constituée que de personnes faibles.
Le peuple peut être
considéré également de personnes « moyennes ».
On en déduit donc que son raisonnement
n’est pas correcte, puisque la conclusion est voulue avec une apparence d’incontestable vérité.
A l’époque (Vème-IVème avant J-C), les cités grecques avaient mis en place un
système politique original : la démocratie, du grec « demos » qui signifie peuple et « kratein »
qui signifie commander.
On peut donc en déduire que les citoyens établissent les lois tous
ensemble, autrement dit, le pouvoir est au peuple.
Ce nouveau régime dont l’une des valeurs
essentielles est l’égalité devant la loi sera critiquée.
Sachant que « les faibles » constituent une
majorité, ils dominent.
C’est donc eux « qui établissent les lois ».
Cela constitue l’opinion de
Calliclès illustré par le « j’en suis sûr ».
On retrouve ici une intériorisation avec le « je » qui
énonce une certitude.
Etant donné « que les faibles font les lois » c’est donc par rapport à « eux-mêmes » et
« en vue de leur intérêt personnel » qu’ils font la loi et qu’ils décident de faire « l’éloge » où
le « blâme ».
Ils font cela dans le but d’effrayer les plus forts et d’être capable de l’emporter
sur eux, en effet les faibles racontent que toute «supériorité » est « injuste » et « vilaine » et
que l’injustice constitue essentiellement à vouloir s’élever au-dessus des autres et à « vouloir
avoir plus que la plupart des gens »
C’est donc « les faibles » qui décident de de récompenser ou de punir un ou des
comportements.
On peut penser que cela va à l’encontre des droits naturels, en essayant
d’empêcher l’essence des plus forts de pouvoir s’émanciper et de pouvoir les dominer.
Par la suite, Calliclès expose sa thèse qui est « contraire » au régime actuel et cela lui
est même « évident ».
Sa thèse est la suivante : la justice consiste en ce que le plus fort
domine le plus faible et ait plus que lui.
On constate qu’il y a un rapport de force logique,
« les plus forts doivent avoir plus de droits que les moins forts » et la justice consiste en ce
que « le meilleur est plus que le moins bon et le plus fort que le moins fort ».
Or cette
argumentation est une fois de plus absurde puisque la nature ne veut pas l’égalité.
Elle
engendre des forts et des faibles, des meilleurs et des moins bons et ce qui est juste selon la
nature est « que le meilleur est plus que le moins bon et que le plus fort est plus que le moins
fort ».
Une thèse demande à être justifiée.
C’est ce que va faire Calliclès au cours de sa dernière
partie.
En effet, Calliclès justifie sa thèse par une suite d’arguments qui énoncent le beau
selon la nature.
Il prône que dans tous les règnes, « partout il en est ainsi », que ce soit le
règne animal, végétal ou encore humain, la justice est établie ainsi.
A partir de cela, il prouve.
»
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