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Calculer, est-ce penser?

Publié le 29/06/2015

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   La tradition classique (Descartes, Pascal) souligne combien la pensée singu­larise l'existence humaine. On en retiendra la capacité à prendre ses distances par rapport au monde et, dès lors, à établir une supériorité (par la représentation et la connaissance) sur ce monde (le « roseau pensant «).

   Par ailleurs, l'histoire de la philosophie comme exercice de la réflexion nous enseigne l'impossibilité, pour la pensée, d'aboutir à une solution définitive (rumeur traditionnelle : les philosophes se contredisent ou sont au moins en désaccord entre eux — et ce depuis l'opposition Platon-Aristote).

« - D'où la tentation de ramener l'exercice de la pensée à un calcul.

De Descartes à Leibniz ou la logistique contemporaine et aux travaux de la philosophie analytique anglo-saxonne.

III.

LA PENSÉE IRRÉDUCTIBLE AU CALCUL -Le calcul est tautologique (ex.

du syllogisme; il n'apporte rien de nouveau à la connaissance).

- La pensée est au contraire capacité d'invention permanente.

- De plus, la pensée prétend toujours évoquer le réel (le monde, l'homme, etc.).

Le contenu intuitif ne peut donc pas en être simplement évacué, sous prétexte de rigueur, sans qu'elle nie son ambition et sa portée.

- Quels que puissent être ses «défauts» (cf.

les critiques de ce que la métaphysique implique d'illusion ontologique par des logiciens comme Louis Rougier), elle apparaît irréductible au calcul, et vient en réalité le-compléteJ,J:n concevant ses applications.

- Le caractère autoréférentiel du calcul oblige à en sortir- ne serait-ce que pour en faire valoir les qualités! Même si l'on conçoit un méta-calcul pour parler du calcul, il faudra ensuite un méta-méta-calcul pour évoquer le méta-calcul, et ainsi de suite (comparer avec le théorème d'incomplétude de GOde!).

CONCLUSION Si calculer recélait en soi la richesse du penser, il y a déjà longtemps que les ordinateurs réfléchiraient à notre place.

Ce qui fait la richesse apparemment irremplaçable de la pensée, c'est précisément son« flou»- c'est-à-dire sa liberté et son rapport, à sans cesse reconstruire, au réel.

58. »

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