But et structure de la théorie physique.

« s'il n'avait pas corrélativement le sens de la richesse infinie de la réalité et des limites de ses moyens d'investigation, il n'aurait pas le sentiment de l'imperfection de toute théorie, et celui de la nécessité de poursuivre l'effort d'unification des lois, elles-mêmes changeantes selon les progrès de l'expérimentation scientifique.

Voilà pourquoi le physicien, tout en se défendant toujours d'avoir trouvé une explica­ tion vraie, conserve l'espoir d'être sur la voie de cette découverte.

- I - But de la théorie physique.

On a considéré la théorie physique de différentes manières : 1 -Économie de pensée.

« Comment le physicien qui veut étudier l'optique, par exemple, pourrait-il acquérir, sans la théorie, la connais­ sance de ce domaine immense ? Effets de réfraction simple, de réfrac­ tion double par des cristaux uniaxes ou biaxes, de réflexion sur milieux isotropes ou cristallisés, de diffraction, de polarisation par réflexion, par réfraction, chromatique ou rotatoire etc.

chacune de ces catégories contient de multiples lois expérimentales.•.

La théorie optique serait une condensation systématique de toutes ces lois, leur réduction à un petit nombre de principes d'où le calcul peut retrouver n'importe laquelle au moment du besoin.

Économie et simplification, telle serait la théorie physique pour Mach (• La nature économique de la théorie physique • 1903).

Pour Mach, la loi est elle­ même une économie, la théorie serait une économie au second degré.

- On pourrait objecter que cette • économie de pensée • implique, en fait, une certaine organisation rationnelle des connaissances acquises.

Une théorie physique n'est pas un procédé mnémo­ technique.

L'ordre logique qui y règne semble .autre chose qu'un moyen de rappel, et si la formule de la loi est plus • simple • que la collection des observations concrètes, c'est que la loi est générale et générique ; elle exprime la relation abstraite et constante qui se vérifie dans toutes les variations concrètes du phénomène considéré.

2 -Alodèle représentatif.

Selon les physiciens de l'ÉcoleAnglaise, la théorie n'est pas construite pour la satisfaction de la raison mais pour ceqe de l'imagination.

Pour Maxwell comme pour Thomson, la théorie doit rendre accessible une représentation de l'ensemble des phénomènes.

Pour cela, il faut imaginer un • modèle mécanique •• Thomson écrit dans ses a leçons sur la dynamique moléculaire • à propos de la théorie de la dispersion de la lumière : • La molécule matérielle se trouve composée d'un certain nombre d'enveloppes sphé­ riques, rigides et concentriques, maintenues en place par des ressorts à boudin •· Maxwell de même a montré que la théorie était un modèle représentatif d'un groupe de lois, et, à ce titre, sans aucune relation logique nécessaire avec les modèles représentant d'autres groupes de lois.

- Méthode d'exposition et d'enseignement, une telle théorie n'a même plus l'obligation d'être logique.

Elle illustre et permet d'ima-. »