La liberté est-elle le pouvoir de dire non?
Publié le 12/10/2020
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«
Rambaud Lou -Ann T6
Être libre, c’est avoir la capacité de choix, capacité que Descartes définissait comme libre -
arbitre.
Dire non est alors un choix, c’est choisir le refus ou encore la révolte plutôt que
l’acceptation.
A l’image du rebelle qui se révolte et qui refuse de se soumettre, la liberté résiderait
alors dans le refus de ce qui nous est imposé de faire ou de penser.
De cette manière, cette
définition implique que la liberté serait avant tout le pouvoir nier et non celui d’accepter.
Pourtant,
selon l’a pproche stoïcienne, ce refus de ce qui ne dépend pas de nous serait une source de
malheur et de soumission à nos désirs.
Or la liberté selon les stoïciens demeure en ce qui dépend
de nous et en l’état d’une personne qui n’est pas soumise à la servitude.
Ai nsi, le refus supposerait
une absence de liberté, et l’acceptation serait la preuve de sagesse et de liberté d’un Homme.
Nous allons donc traiter ici de la définition de la liberté, est -elle le pouvoir de dire non ? Ce pouvoir
est -il une composante nécessa ire ou suffisante de la liberté ? Est -il réellement à l’origine de la
liberté ? Pour répondre à cette problématique nous allons tout d’abord expliquer en quoi la
définition de la liberté comme pouvoir de dire non présente des limites.
Ensuite, nous verrons
pourquoi refuser semble être en réalité une illusion de la liberté.
Et enfin, nous nous pencherons
sur les conditions d’une liberté concrète.
Concevoir le pouvoir de dire non comme seule condition de la liberté présente des limites.
Selon Jean Paul Sartre, « Être libre, c’est savoir dire non ».
En effet, refuser ou se révolter
c’est user de sa volonté, faire le choix de dire non, ce qui signifie d’user de son libre -arbitre et donc
de sa liberté.
Par le refus, nous nous affirmons en tant qu’individu : c’est grâce à lui que nous
sommes des êtres indépendants .
Ainsi, dire non constitue une composante nécessaire de la
liberté.
Néanmoins, cette composante n’est pas suffisante à la liberté.
En effet, il y a quelque chose
de stérile dans une liberté qu’on ne définirait que négativement.
D’une part parce que, le refus
systématique conduit à une absence d’action, car agir c’est choisir et refuser de façon mécanique
efface la possibilité de choix, et d’autre part parce qu’il mène à l’indifférence, car en niant
continuellement, tu suspends ton jugement, ce qui implique d’être indifférent à tout ce qui
t’entoure.
Par conséquent, la liberté s’anéantirait en ne faisant que nier.
Si le non peut être une expression de la liberté, tous les non ne le sont pas.
Prenons l e non
d’un enfant de 2 ans ou encore d’un adolescent qui est nécessaire dans la mesure où il permet à
l’enfant de s’identifier à un groupe et de trouver sa place dans la société.
Ce non permet à l’enfant
de s’affirmer, et s’impose donc sans autre alternati ve possible.
Or le choix n’est libre que lorsqu’il
est contingent, à savoir lorsqu’il aurait pu ne pas être, lorsqu’il aurait pu être un oui.
De même,
prenons la chanson « Rehab » de Amy Winehouse où celle -ci exprime son refus – « no, no, no » –
d’aller e n réhabilitation alors qu’elle est addict : l’acte de dire non découle d’une raison pouvant
être motivée par des impulsions, des désirs ou notre nature même.
Notre choix n’est alors pas
libre.
Enfin, dire non c’est parfois s’opposer à des choses auxquelles on ne peut ou ne doit pas
échapper, comme les lois de l’État qui veillent à la protection des libertés et les refuser serait alors
se condamner dans une logique liberticide qui engendrerait un retour à l’état de nature, à l’état de
l’Homme animal.
Dans ce cas encore, il n’y aurait plus de liberté.
Certains non sont bien l’expression de la liberté mais d’autres sont en réalité à l’origine de sa
destruction même s’ils n’y paraissent pas.
Si dire non semble être liberté, cela se rapproche cependant plus d’ une illusion de la
liberté, et ainsi peut nous en priver
Rappelons qu’avoir le choix c’est pouvoir dire oui ou non à une alternative, et qu’avoir le
choix c’est être libre.
C’est en cela que l’homme se distingue de l’animal, soumis à sa nature tandis.
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