Hobbes, Léviathan (extrait du chapitre 17 : conventionnalisme politique) Léviathan constitue l’oeuvre majeure du philosophe anglais Thomas Hobbes.
Publié le 10/10/2017
Extrait du document
«
L’homme est un être égoïste.
Il aime ce que l’autre n’a pas et se sentir unique.
Contrairement
aux animaux, le partage à des fins de bénéfices communs, n’est donc pas naturel chez l’homme.
L’homme, sans artifice -ici, le conventionnalisme politique-, est en dehors de tout intérêt général.
Entre
alors une notion de préciosité, inexistante dans le règne animal.
C.
L’homme est orgueilleux
Les animaux ne témoignent d’aucune raison.
Ainsi, il leur est impossible d’analyser leurs
travaux, leurs méthodes de travail et d’y voir des défauts.
Les hommes, doués de raison, peuvent
donc comparer leur travail à celui des autres.
C’est ainsi que s’installe une notion de supériorité chez
l’homme.
Ainsi, puisque l’homme se trouve meilleur que les autres, il juge ses valeurs et principes
supérieurs à ceux de ses confrères.
Celui-ci ne peut alors être à l’origine d’un accord commun entre
lui et autrui.
Une autorité supérieure aux hommes et se voulant juste envers tous est donc nécessaire.
D.
L’homme est calculateur
Les animaux peuvent transmettre leurs passions primaires par signaux, entre eux.
Pourtant,
ils ne peuvent pas transmettre d’exactes pensées entre eux.
Si l’on considère comme vrai ce qui
indubitable, on affirme que la présence de raison chez l’animal n’est pas vraie, puisque l’on en doute.
Une des capacités de l’homme est d’user du langage parlé à leurs fins.
Le maniement du langage est
un art, nommé art de la rhétorique, que seul l’homme maîtrise.
L’homme peut ainsi berner son
prochain et ourdir des subterfuges contre autrui.
L’homme est donc calculateur et malhonnête.
Or, la
malhonnêteté implique une soumission de certains hommes à l’égard d’autres.
Si malhonnêteté il y a,
les hommes ne sont plus égaux, et la justice ou encore l’équité n’existent plus.
Comme la
malhonnêteté est un vice naturel de l’homme, qu’il ne crée pas, cela prouve que la nature ne peut
apporter satisfaction à tous les hommes.
Ainsi, une autorité, artificielle, pensant au bien commun, est
nécessaire.
E.
L’homme est avide
L’homme est un être guidé par la pléonexie.
Il veut toujours plus.
Les animaux, à la
satisfaction de leurs passions primaires, vivent heureux.
Leur survie et le rôle qu’ils exercent dans leur
société sont les seules choses naturelles qui leur importent.
L’homme, quant à lui, ne sait se contenter
d’être satisfait.
Lorsqu’il a tout, il veut plus.
Ce “plus”: c’est le pouvoir.
Or, l’homme le veut pour lui
seul, afin d’assouvir divers désirs.
Ses désirs lui sont propres.
Donc, en aucun cas l’exercice du
pouvoir par un seul homme ne pourrait contenter le reste des humains.
Ainsi, naturellement, aucune
politique saine ne peut être possible.
II) Un argument logique: Hobbes brise le naturalisme politique
Ce dernier argument a pour cible directe le naturalisme.
Hobbes y oppose frontalement sa
thèse conventionnaliste (et constructiviste).
Effectivement, le commun accord émanant des sociétés animales est naturel, aucune
convention, ni aucun raisonnement, n’en est à l’origine.
Les hommes, afin de conserver un
assentiment, ont besoin de conventions.
Effectivement, le droit témoigne de cela.
Les accords entre
les hommes, afin d’être respectés, ont besoin de preuves écrites ne pouvant être bafouées.
Pour
qu’elles ne soient pas bafouées, une autorité doit agir.
Celle-ci doit forcer les hommes à agir pour
l’intérêt général.
Puisque les conventions ne suffisent pas, une entité supérieure est nécessaire.
L’Etat
est cette entité.
Elle est la multitude en un.
L’Etat permet d’unir toutes les voix d’un peuple afin de n’en
faire résonner qu’une seule.
Toutes les forces d’une assemblée sont mises en commun: une unité
réelle est créée au-delà des différends et des accords.
Conclusion
Afin de briser la thèse du naturalisme politique, Thomas Hobbes a employé deux types
d’arguments: empiriques-rhétoriques et logique.
Il y prouve la nécessité d’un Etat.
Les cinq premiers.
»
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