« Bossuet instruit les vivants par l'exemple des morts », avait dit le Cardinal de Polignac dans son discours de réception à l'Académie française, où il faisait l'éloge de son prédécesseur (3 août 1704). Commentez ces paroles à l'aide des oraisons funèbres que vous avez étudiées. ?
Publié le 27/03/2009
Extrait du document
- Début. — Bossuet a profondément transformé l'Oraison funèbre, genre qui n'avait rien fourni de remarquable avant lui, et il a réalisé des chefs-d'œuvre d'éloquence sous l'inspiration de son génie oratoire et de son âme sacerdotale.
- 1. Comment il conçoit l'oraison funèbre. Avant lui elle n'était qu'un discours d'apparat, un panégyrique. Il en fera un récit fidèle de la vie du défunt et un portrait véridique, destiné à l'édification de son auditoire. L'idée commune à tous les discours sera celle-ci : c'est la mort qui juge la vie et ramène l'homme à la pensée de sa destinée surnaturelle.
- 2. Bossuet recherche la vérité.
a) Vérité historique. II replace ses héros qui appartiennent à l'histoire dans le cadre des grands événements généraux de leur temps. b) Vérité psychologique et morale. Il s'informe avec soin des circonstances de la vie privée et étudie les caractères et les âmes.
- 3. Bossuet cherche à instruire son auditoire des vérités chrétiennes. Il dégage le sens religieux de chaque vie qu'il retrace.
- Conclusion. — Bossuet imprime à l'oraison funèbre son vrai caractère. Il ne perd jamais de vue son auditoire qu'il cherche, de toute son éloquence, à émouvoir et convertir.
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- Fénelon a, en 1693, défini de la manière suivante, la littérature de son temps : « On n'abuse plus, comme on le faisait autrefois, de l'esprit et de la parole. On a pris un genre d'écrire plus simple, plus naturel, plus court, plus nerveux, plus précis. On ne s'attache plus aux paroles que pour exprimer toute la force des pensées, et on n'admet que les pensées vraies, solides, concluantes pour le sujet où l'on se renferme... L'esprit même se cache, parce que toute la perfection de l'ar
- Montesquieu dit dans un discours à l'Académie de Bordeaux, en 1725 : « Il ne faut pas. juger de l’utilité d’un ouvrage par le style que l’auteur a choisi : souvent on dit gravement des choses puériles, souvent on dit en badinant des choses très sérieuses. » Commentez ces paroles en les appliquant à leur auteur. Il faisait allusion aux Lettres persanes (1721). Vous pouvez vous souvenir aussi de /'Esprit des Lois (1748).
- Buffon écrit à un ami qui lui conseillait de faire l'éloge des Sciences dans son discours de réception à l'Académie française.
- POLIGNAC, Melchior de (1661-1742) Cardinal, diplomate et écrivain de l'Académie française, il est l'auteur de l'Anti-Lucrèce, poème latin cherchant à réfuter le matérialisme.
- POLIGNAC, Melchior de (1661-1742) Cardinal, diplomate et écrivain de l'Académie française, il est l'auteur de l'Anti-Lucrèce, poème latin cherchant à réfuter le matérialisme.