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Bien agir est-ce la condition pour être heureux ?

Publié le 13/02/2023

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« Le bonheur est incertain, personne n’a la même vision de celui-ci bien que tout le monde soit concerné par celui-ci.

La question du bonheur est alors une question à la fois collective et individuelle.

En effet, l’homme se projette dans l’avenir et on peut penser que tout individu souhaite améliorer ses conditions de vie et cherche à atteindre un idéal.

Le bonheur fait donc parti de nous de façon réelle ou potentielle.

En outre, chacun à sa conception du bonheur et il semble difficile d’en définir une définition acceptable pour tous, car définir un bonheur valable pour tous, c’est totalitaire.

C’est donc cela qui fait des hommes des êtres en perpétuelle quête du bonheur et surtout, des conditions pour y accéder.

C’est dans ce contexte que nous allons nous poser la question suivante : Bien agir, est-ce la condition pour être heureux ? Ici, on présuppose qu’il y a une condition pour être heureux, donc atteindre la satisfaction de nos désirs de manière constante, et on se demande si c’est le fait de bien agir, c’est à dire le fait d’agir conformément à des principes moraux, par devoir de bonne intention. La question pose ici problème car “bien agir” est en effet une condition pour être heureux, mais ce n’est pas “la” condition unique pour l’être.

De plus, bien agir ne mène pas forcément au bonheur car cela peut engendrer des tourments et la bonne action peut toujours être remise en cause par nos actions, nos pensées ou encore autrui.

Ainsi nous répondrons à cette question à l’aide de ces arguments opposants nos réponses en trois parties : bien agir est en effet une condition pour être heureux, cependant cela ne mène pas forcément au bonheur, puis finalement, bien agir n’est qu’une condition parmi tant d’autres pour être heureux. Tout d’abord, nous pouvons affirmer que bien agir est en effet une condition pour être heureux et ce pour plusieurs raisons, dont la première qui est le fait que bien agir apporte une reconnaissance globale de la part des individus composants notre société, donc d’individus qui ne sont pas directement liés à cette bonne action mais qui pourtant vont eux aussi partager un sentiment de bien-être face à notre acte.

En effet, Ménandre, disciple de Téophraste, a déclaré que “Le fruit le plus agréable au monde est la reconnaissance.” et cela pour l’individu à l’origine de la bonne action, mais aussi pour l’autre qui lui ai reconnaissant, cela apporte en effet un sentiment de satisfaction pour les deux cas.

La personne témoin de cette générosité d’âme se sentira heureuse d’observer une image emplit de bonté et cela pourrait l’amener à elle aussi vouloir en recevoir ou en donner tandis que comme l’a dit Honoré de Balzac, “En toute chose, l’on ne reçoit que ce que l’on donne.” qui montre qu’en contribuant à faire grandir la société par une bonne action, l’on recevra en retour une reconnaissance de cette société qui nous emplira à la fois d’un bonheur mais aussi d’une fierté et cela pourrait même avoir comme conséquence une imitation de notre bonne action, ce qui nous rendrait alors heureux à notre tour, heureux d’avoir donné un exemple.

Jacques Prévert a déclaré, “Il faudrait essayer d'être heureux, ne serait-ce que pour donner l'exemple.”, en effet, ici, même si le poète parle probablement d’un bonheur forcé, on comprend que le bonheur qu’engendre la bonne action chez nous en l’apportant à un autre est un exemple à la fois de la bonne manière d’agir pour la société, et du bonheur que cela leur apporterait eux même de nous voir heureux de cette action mais aussi de nous voir rendre heureux.

Ainsi, l’imitation de la société et sa reconnaissance ne pourrait qu’à notre tour nous rendre reconnaissant de celle-ci et donc, atteindre une nouvelle fois ce sentiment de bonheur. Dans un second temps, on peut dire que bien agir, donc agir moralement bien, c’est faire une action vertueuse soit une action conforme au bien.

En effet, on sait que bien agir peut mener à un sentiment de plénitude durable face au fait d’aider autrui, Marcel Proust déclare “Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur ; elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries.”, ici, on comprend ce que peut ressentir la personne sur qui on exerce une bonne action et on comprend alors que nous même pouvons ressentir un profond bonheur face à la joie d’autrui engendrée par nos actions, comme on le remarque notamment dans Emile ou de L’education De Rousseau où il déclare, “Le souvenir d’une bonne action réjouit toujours l’âme.”.

Répandre la joie peut donc amener un sentiment de contentement en nous face à ces conséquences positives de nos actions, des conséquences qui peuvent même nous redonner la joie lorsqu’on l’a perdue, c’est ainsi Finalement, on peut dire que bien agir est une condition pour être heureux même lorsque l’on agit selon l’idéal de ce qu’on devrait faire, soit ce qu’on attend de nous, ou l’idéal de qui on devrait être, c’est à dire une bonne personne qui agit bien.

Bien agir dans le but d’être flatté, de dorer sa propre image ne provient plus du fait d’être heureux de faire le bien, il provient ici du fait de s’auto flatter par le bien que l’on fait, c’est à dire s’autofélicité, être reconnaissant à soi et apaiser sa propre âme.

Bien que bien agir pour ces raisons soit éloigné de l’idée du bonheur transmis par le bonheur des autres, cela reste un facteur qui fait de nous, mais aussi de l’autre, un être heureux.

En effet, l’écrivain chinois Lao She a déclaré, “On ne se donne pas bonne conscience uniquement en brûlant de l’encens et en vénérant des statues, encore faut-il des actes de justice et de bonnes actions.”, ici, on comprend que la bonne action peut être faite uniquement dans le but de se donner bonne conscience, ce qui, d’une façon ou d’une autre, nous rendra heureux.

E n effet, peu importe l’intention, la bonne action restera une bonne action qui sera surement récompensé et cela même si l’individu ne l’a fait que pour cette même récompense, si je donne de la nourriture à un sans-abri seulement dans le but d’être félicité par les passants, j’aurais tout de même nourri ce sans abri qui ne le pouvait pas seul.

Albert Camus a déclaré que “Pour être heureux, nous ne devons pas trop nous préoccuper des autres.” qui nous montre alors que bien agir sans pour autant être réellement préoccupé du sort d’autrui et ne penser qu’au notre nous rendrait heureux au même niveau que cet autre individu. Cependant, on peut dire que bien agir n’est pas forcément la condition pour être heureux et cela tout d’abord car bien agir dans son propre intérêt, peu importe la bonne action, ce n’est plus réellement bien agir.

En effet, on sait que la bonne action relève d’un devoir de bonne intention envers autrui comme envers la société, comme le dit Kant dans Fondements de la métaphysique des mœurs avec “être bienfaisant quand on le peut est un devoir”.

Cependant, comme l’explique Kant dans ce même ouvrage avec “la maxime fait défaut la teneur morale, telle qu’elle consiste en ce que de telles actions soient accomplies, non par inclination, mais par devoir”, dès lors que le geste vers le bonheur relève d’un devoir, le bonheur n’est plus ; et il ajoute dans son ouvrage Critique de la raison pratique à propos du bonheur de la bonne action, “qu’aussitôt qu’il s’agit de devoir, on ne le prenne pas du tout en considération”.

Ainsi, bien agir ne donnerait pas lieu ici au bonheur.

De plus, Kant explique qu’agir dans son propre intérêt, par vanité, ne serait alors plus considéré comme une action moralement bonne, donc ce ne serait plus bien agir, comme on le comprend quand il affirme dans ce même ouvrage qu’“une action de ce genre, si conforme au devoir, si digne d’affection soit-elle, n’a pourtant aucune véritable valeur morale”, car la morale est entachée par l’utilisation qu’on en fait qui n’est ici plus que pour notre propre bien être. De plus, on peut affirmer qu’on ne peut pas savoir à l’avance ce qui nous rendra heureux, selon Kant, dans Fondements de la métaphysique des mœurs, “Tous les éléments qui appartiennent au concept du bonheur sont globalement empiriques, c’est à dire doivent nécessairement être empruntés à l’expérience”, ainsi, on ne peut pas savoir si bien agir nous rendra heureux avant de l’avoir fait et nous ne le découvrons qu’une fois fait, mais dans ce cas, comment savoir si une bonne action ne nous engendrerait pas des ennuis plutôt que de bonnes choses ? IL existe en effet, pour Kant, une infinité de conséquences possible à nos actions et rien ne.... »

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