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Bergson : Nous ne voyons pas les choses mêmes

Publié le 06/10/2013

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L'explication de texte Nous ne voyons pas les choses mêmes ; nous nous bornons, le plus souvent, à lire des étiquettes collées sur elles. Cette tendance, issue du besoin, s'est encore accentuée sous l'influence du langage, car les mots (à l'exception des noms propres) désignent tous des genres. Le mot, qui ne note de la chose que sa fonction la plus commune et son aspect banal, s'insinue entre elle et nous, et en masquerait la forme à nos yeux si cette forme ne se dissimulait déjà derrière les besoins qui ont créé le mot lui-même. Et ce ne sont pas seulement les objets extérieurs, ce sont aussi nos propres états d'âme qui se dérobent à nous dans ce qu'ils ont d'intime, de personnel, d'originalement vécu. Quand nous éprouvons de l'amour ou de la haine, quand nous nous sentons joyeux ou tristes, est-ce bien notre sentiment lui-même qui arrive à notre conscience avec les mille nuances fugitives et les mille résonances profondes qui en font quelque chose d'absolument nôtre ? Nous serions alors tous romanciers, tous poètes, tous musiciens. Mais, le plus souvent, nous n'apercevons de notre état d'âme que son déploiement extérieur. Nous ne saisissons de nos sentiments que leur aspect impersonnel, celui que le langage a pu noter une fois pour toutes parce qu'il est à peu près le même, dans les mêmes conditions, pour tous les hommes. Ainsi, jusque dans notre propre individu, l'individualité nous échappe. Nous nous mouvons parmi des généralités et des symboles, comme en un champ clos où notre force se mesure utilement avec d'autres forces ; et, fascinés par l'action, attirés par elle, pour notre plus grand bien, sur le terrain qu'elle s'est choisi, nous vivons dans une zone mitoyenne entre les choses et nous, extérieurement aux choses, extérieurement aussi à nous-mêmes. Henri Bergson, Le rire Table des matières Remarques générales et plan-type 2 La première partie 3 1. Travail du texte 3 2. Exemple de rédaction de la première partie 4 Conclusion et Introduction 5 1. Conclusion 5 2. Introduction 5 Remarques sur la perception 6 Rédaction de la deuxième partie (exemple) 8 Remarques générales et plan-type Le commentaire (ou l'explication) de texte est une épreuve à laquelle il est bon de se préparer rigoureusement. On suivra pour les premiers exercices un plan-type dont il ne faudra se libérer qu'à bon escient, et seulement vers la fin de l'année, si besoin est. On peut résumer ce plan-type ainsi : La première partie doit en premier lieu présenter le contenu, la structure, l'organisation du texte. Une présentation " en spirale ", mentionnant d'abord les grands ensembles, et descendant progressivement dans le détail pour faire apparaître tous les éléments du texte et la façon dont ils semblent se répondre, avant tout effort d'interprétation. Il faut en ce sens se défendre du sentiment de comprendre, même un détail, ne pas remplacer à la légère un mot par un autre, croire qu'on peut " résumer " autrement les formules de l'auteur. La première partie doit ensuite essayer de formuler, en conclusion de ce qui précède, " l'idée directrice " ou les axes principaux de l'analyse de l'auteur. Conclusion provisoire, qui sera mise à l'épreuve de l''explication détaillée. Elle doit enfin faire une liste raisonnée des difficultés à examiner, ou des explications à donner si l'on veut prétendre se donner une explication, une interprétation satisfaisante du texte. Cela revient à annoncer le plan des parties suivantes. La deuxième partie est dans l'idéal (mais il ne suffit pas forcément d'une partie) une partie qui tente de fournir une interprétation cohérente du passage, d'en lever les difficultés. Il faut aller du plus facile à expliquer au plus difficile, de ce qui relève surtout d'une lecture plus attentive du texte à ce que le texte nous aide le moins à interpréter. La troisième partie (s'il n'est pas besoin de deux parties " explicatives ") revient à se demander : sur quoi ce texte, dont je me suis maintenant donné une interprétation, m'incite-t-il à réfléchir ? Quelle portée à ces analyses ? Quels enjeux ? En quoi est-il paradoxal, me force-t-il à revoir un peu mes habitudes de pensée ? Cette troisième partie peut aussi aborder un thème présent dans le texte et qui n'a pas pu faire l'objet d'une " explication ". Cette troisième partie ne doit pas être l'occasion de dire ce que vous pensez du texte (si vous êtes d'accord ou non). Si une objection vous vient, il faut la transformer en nouvel effort de lecture et d'interprétation. (" Ce texte est paradoxal. Ne pourrait-on pas plutôt penser que, etc. ? Mais ce sur quoi insiste l'auteur... "). De la même façon, si vous connaissez d'autres références concernant les thèmes principaux du texte, vous pouvez les mentionner, mais pour vous interroger sur les rapports qui peuvent unir votre texte avec ce que vous savez déjà par ailleurs. D'une certaine manière, l'effort doit toujours se donner pour but de comprendre en quoi le texte a raison. Vous trouverez plus ainsi qu'en cherchant à dire qu'il se trompe, et en quoi. Ce plan-type a l'avantage de faire se rejoindre l'ordre naturel d'étude du texte et l'ordre de présentation de votre travail. Il vous montre au travail, ce qui est toujours valorisé par votre correcteur. On reviendra par la suite sur la méthode de l'Introduction et de la conclusion. Ce plan-type a l'avantage de faire se rejoindre l'ordre naturel d'étude du texte et l'ordre de présentation de votre travail. Il vous montre au travail, ce qui est toujours valorisé par votre correcteur. Commençons par mettre en oeuvre ce plan sur un texte particulier. La première partie 1. Travail du texte Première chose : lire, relire plusieurs fois lentement et à voix basse. La structure du texte risque bien de vous apparaître clairement, simplement parce que vous répétez ce texte plusieurs fois sans chercher trop vite à l'interpréter. Les premières choses qui émergent ici : il est question du langage (des mots), il est question de la perception. On repère assez vite qu'il est question d'abord de la perception des choses, ensuite de la perception de nos propres sentiments. Il est donc dit (1) que nous ne percevons pas les choses mêmes, (2) que nous ne percevons pas nos sentiments eux-mêmes. Beaucoup de formules viennent par derrière, mais la construction est clairement symétrique, et les remarques sur le langage plus développées en première partie que dans la deuxième. La dernière phrase semble à part, parce qu'il y est question aussi bien des choses que des sentiments, parce que la fin de cette phrase semble résumer tout ce qui précède. Simple rappel, simple conclusion ? Le passage sur le " champ clos " semble pourtant rajouter une idée à laquelle nous devrons sans doute réserver une étude séparée. Dès cette première lecture, on doit s'interroger sur les rapports entre les " étiquettes " et les mots. Le langage est-il ici responsable du fait que " nous ne voyons pas les choses mêmes " ou du fait que nous ne sentons pas, en un sens, nos propres sentiments ? Tous les lecteurs ou presque sont tentés de le dire. Remarquons donc que le texte dit exactement le contraire. La tendance à " voir des étiquettes " précède " l'influence du ...

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« Remarques générales et plan-type Le commentaire (ou l'explication) de texte est une épreuve à laquelle il est bon de se préparer rigoureusement.

On suivra pour les premiers exercices un plan-type dont il ne faudra se libérer qu'à bon escient, et seulement vers la fin de l'année, si besoin est. On peut résumer ce plan-type ainsi : La première partie doit en premier lieu présenter le contenu, la structure, l'organisation du texte.

Une présentation “ en spirale ”, mentionnant d'abord les grands ensembles, et descendant progressivement dans le détail pour faire apparaître tous les éléments du texte et la façon dont ils semblent se répondre, avant tout effort d'interprétation .

Il faut en ce sens se défendre du sentiment de comprendre, même un détail, ne pas remplacer à la légère un mot par un autre, croire qu'on peut “ résumer ” autrement les formules de l'auteur. La première partie doit ensuite essayer de formuler, en conclusion de ce qui précède, “ l'idée directrice ” ou les axes principaux de l'analyse de l'auteur.

Conclusion provisoire, qui sera mise à l'épreuve de l''explication détaillée. Elle doit enfin faire une liste raisonnée des difficultés à examiner, ou des explications à donner si l'on veut prétendre se donner une explication, une interprétation satisfaisante du texte.

Cela revient à annoncer le plan des parties suivantes. La deuxième partie est dans l'idéal (mais il ne suffit pas forcément d'une partie) une partie qui tente de fournir une interprétation cohérente du passage, d'en lever les difficultés.

Il faut aller du plus facile à expliquer au plus difficile, de ce qui relève surtout d'une lecture plus attentive du texte à ce que le texte nous aide le moins à interpréter. La troisième partie (s'il n'est pas besoin de deux parties “ explicatives ”) revient à se demander : sur quoi ce texte, dont je me suis maintenant donné une interprétation, m'incite-t-il à réfléchir ? Quelle portée à ces analyses ? Quels enjeux ? En quoi est-il paradoxal, me force-t-il à revoir un peu mes habitudes de pensée ? Cette troisième partie peut aussi aborder un thème présent dans le texte et qui n'a pas pu faire l'objet d'une “ explication ”. Cette troisième partie ne doit pas être l'occasion de dire ce que vous pensez du texte (si vous êtes d'accord ou non).

Si une objection vous vient, il faut la transformer en nouvel effort de lecture et d'interprétation.

(“ Ce texte est paradoxal.

Ne pourrait-on pas plutôt penser que, etc.

? Mais ce sur quoi insiste l'auteur...

”).

De la même façon, si vous connaissez d'autres références concernant les thèmes principaux du texte, vous pouvez les mentionner, mais pour vous interroger sur les rapports qui peuvent unir votre texte avec ce que vous savez déjà par ailleurs.

D'une certaine manière, l'effort doit toujours se donner pour but de comprendre en quoi le texte a raison .

Vous trouverez plus ainsi qu'en cherchant à dire qu'il se trompe, et en quoi. Ce plan-type a l'avantage de faire se rejoindre l'ordre naturel d'étude du texte et l'ordre de présentation de votre travail.

Il vous montre au travail , ce qui est toujours valorisé par votre correcteur.

On reviendra par la suite sur la méthode de l'Introduction et de la conclusion.

Ce plan- type a l'avantage de faire se rejoindre l'ordre naturel d'étude du texte et l'ordre de présentation de votre travail.

Il vous montre au travail , ce qui est toujours valorisé par votre correcteur.

Commençons par mettre en oeuvre ce plan sur un texte particulier.. »

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