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Bergson, Le rire

Publié le 27/10/2020

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Du comique en général : Trois propositions : ▴ Il n’y a pas de comique en dehors de ce qui est proprement humain. ▴ Le rire s’adresse à l’intelligence, et s’accompagne d’une insensibilité, d’une suspension de l’émotivité. ▴ Le rire a besoin d’un écho. Thèse : “Pour comprendre le rire, il faut le replacer dans son milieu naturel, qui est la société ; il faut surtout en déterminer la fonction utile, qui est une fonction sociale”. Pourquoi un groupe de personnes faisant taire sa sensibilité dirige son attention sur un individu ? Quel est son objet ? = Effet de raideur, raideur de mécanique. Comique de formes : 1ère loi : “Peut devenir comique toute difformité qu’une personne bien conformée arriverait à contrefaire”. “Là où la matière réussit ainsi à épaissir extérieurement la vie de l’âme, à en figer le mouvement, à en contrarier enfin la grâce, elle obtient du corps un effet comique”. Le comique s’oppose à la grâce plus qu’à la beauté (elle est raideur plus que laideur). Comique de mouvements : Loi : “Les attitudes, gestes et mouvements du corps humain sont risibles dans l’exacte mesure où ce corps nous fait penser à une simple mécanique”. = “Du mécanique plaqué sur du vivant” = croix. n directions : ▴ “La raideur appliquée à la mobilité”. ▴ “Est comique tout incident qui appelle notre attention sur le physique d’une personne alors que le moral est en cause”. ▴ “Nous rions toutes les fois qu’une personne nous donne l’impression d’une chose”. Comique de situation : Loi : “Est comique tout arrangement d’actes et d’événements qui nous donne, insérées l’une dans l’autre, l’illusion de la vie et la sensation nette d’un agencement mécanique”. ▴ Le diable à ressort ▴ Le pantin à ficelles ▴ La boule de neige ▴ La répétition ▴ L’inversion ▴ L’interférence des séries : une situation est toujours comique quand elle appartient en même temps à deux séries d’événements absolument indépendantes, et qu’elle peut s’interpréter à la fois dans deux sens tout différents. Comique de mots : Cas où le langage lui-même devient comique. Deux exemples : raideur du langage / attention concentrée sur la matérialité d’une expression (propre au lieu du figuré) ; // inversion / interférence des séries / transposition. 

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« ▴ L’interférence des séries : ​une situation est toujours comique quand elle appartient en même temps à deux séries d’événements absolument indépendantes, et qu’elle peut s’interpréter à la fois dans deux sens tout différents ​.

Comique de mots : Cas où le langage lui-même devient comique.

Deux exemples : raideur du langage / attention concentrée sur la matérialité d’une expression (propre au lieu du figuré) ; // inversion / interférence des séries / transposition.

“Le langage n’aboutit à des effets risibles que parce qu’il est une oeuvre humaine, modelée aussi exactement que possible sur les formes de l’esprit humain [...] pas de langue enfin assez souple, assez vivante, assez présente tout entière à chacune de ses parties pour éliminer le tout fait et pour résister aux opérations mécaniques d’inversion, de transposition etc., qu’on voudrait exécuter sur elle comme sur une simple chose.

Le raide, le tout fait, le mécanique, par opposition au souple, au continuellement changeant, au vivant, la distraction par opposition à l’attention, enfin l’automatisme par opposition à l’activité libre, voilà, en somme, ce que le rire souligne et voudrait corriger”.

Comique de caractère : Rire pour corriger la distraction, rire pour tirer du rêve.

“Toujours un peu humiliant pour celui qui en est l’objet, le rire est véritablement une espèce de brimade sociale” .

: “ ​Insociabilité ​du personnage, ​insensibilité du spectateur, voilà, en somme, les deux conditions essentielles” + troisième condition : “C’est l’automatisme” (insociabilité).

“Le personnage comique est un ​type ​”.

Particularité : comédie : seul art du général ! Traité sur l’art (p.115-125): “Ainsi, qu’il soit peinture, sculpture, poésie ou musique, l’art n’a d’autre objet que d’écarter les symboles pratiquement utiles, les généralités conventionnellement et socialement acceptées, enfin tout ce qui nous masque la réalité, pour nous mettre face à face avec la réalité même”.

= “comme des passants qui entrent dans une danse” (p.120).

cf.

“le réalisme est dans l’oeuvre quand l’idéalisme est dans l’âme, et que c’est à force d’idéalité seulement qu’on reprend contact avec la réalité”.

(plus d’idéalité, moins de matérialité, renoncement au langage, aux symboles ​etc = plus de réalité) = ce que fait le drame : ​“S ous la vie tr a n quill e , bourg eo is e , que la so cié té et la ra is o n nous ont co m posé e, il va re m uer en nous quelq ue ch ose qui heu re u se m en t n’é cla te pas, mais dont il nous fa it se n tir la te n sio n in té rie u re . Il donne à la natu re sa re v an ch e su r la so cié té . Tan tô t il ir a dro it au but ; il ap pell e ra , du fo nd à la su rfa ce, le s pass io ns qui fo nt to ut sa u te r. Tan tô t il obliq uera , co m me fa it so uven t le dra m e co nte m pora in ; il nous ré v éle ra , av ec une hab ile té quelq uefo is so phis tiq ue, le s co ntr a d ic tio ns de la so cié té av ec ell e -m êm e ; il ex ag ère. »

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