bergson l'acte libre
Publié le 06/12/2013
Extrait du document
«
l'autre le moi qui agit.
Dès lors, on verra un moi qui pense et sent de telle façon peser de tout son mode de
pensées et de sentiments sur un autre moi qui a à agir pour le déterminer à agir de telle ou telle façon.
Bergson
dénonce la puérilité de cette manière de voir, de compartimenter grossièrement la personnalité.
Soit, répondra
la psychologie traditionnelle, notre caractère est partie constitutive de nous-mêmes, il est nous; nous voulons
bien l'admettre.
Mais cela ne fait que déplacer le problème, car alors sommes-nous libres de modifier notre
caractère ? et si notre caractère se modifie malgré nous, ne va-t-il justement pas être cet élément étranger qui
pèse sur nos actes.
Bergson fait alors appel à l'observation la plus courante, celle du bon sens.
Un caractère ne
se modifie pas brusquement et de façon marquée.
On ne connaît pas de caractère qui se transforme
radicalement du jour au lendemain.
Dans la réalité de l'expérience, NOTRE CARACTERE SE MODIFIE
INSENSIBLEMENT TOUS LES JOURS.
Bien sûr, ces modifications, même insensibles, finiraient par
accumulation par constituer ce corps étranger qui menacerait notre liberté, si elles ne faisaient que se greffer
sur notre moi.
Mais en réalité ces changements ne sont pas des acquisitions nouvelles qui s'ajouteraient à
notre personnalité, qui feraient nombre avec elle ELLES VIENNENT AU CONTRAIRE SE FONDRE EN ELLE, la
personnalité peu à peu se les approprie, se les incorpore.
Et au fur et à mesure qu'elle se les incorpore, la
personnalité ne cesse jamais d'être totalement elle-même.
ET BERGSON CONCLUT à l'aide d'une image encore
plus forte et plus suggestive que celle par laquelle il avait ouvert cette page.
Il avait parlé de l'indéfinissable
ressemblance qu'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste et qui lui paraissait définir assez bien le rapport
qu'il peut y avoir entre l'acte libre et le moi, la personnalité entière qui le pose.
Ici il évoque la paternité LES
ACTES LIBRES SONT LES ENFANTS DE CE MOI PROFOND ils lui ressemblent comme un enfant ressemble à
son père et l'on ne reconnaît les actes libres que précisément à cette marque, cette marque qu'ils portent de
venir tout entiers de nous-mêmes.
Bergson avait l'intention (nous l'avons déjà souligné) de dénoncer et d'écarter la conception mécaniste et
simpliste de l'activité volontaire.
II dissipe les illusions d'un déterminisme psychologique fondé sur le modèle
de la causalité extérieure.
Suivant ces conceptions, nos actes ne peuvent être que la résultante d'éléments.
»
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